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VIVANT (notions de base)

La vie comme animation

Avant le stoïcisme, la Grèce antique avait accueilli une conception plus rationnelle proposée par un penseur, certainement le premier grand philosophe du vivant, Aristote (env. 385-322 av. J.-C.). Dans la métaphysique d’Aristote, la finalité se substitue à l’animisme. Pour lui, la Nature constitue un ensemble à la fois hiérarchisé, régi par le mouvement et la finalité. Du végétal à l’homme, la Nature entière est unifiée et pensée ainsi sous un même concept. Seul le vivant est capable de poursuivre des buts, et s’il l'est, c’est parce qu’il est « animé », autrement dit qu’il dispose d’une âme qui met en mouvement son corps.

Les êtres inanimés eux-mêmes, par exemple les minéraux, ne sont pas étrangers à la finalité. Si un caillou retombe vers le sol parce qu’on lui a imposé un mouvement « violent », c’est pour rejoindre son « lieu naturel », le bas. Même si le caillou n’a pas d’âme, il appartient à un ensemble finalisé avec en haut un Ciel immuable et en bas une Terre soumise au désordre et à la contingence. Nous avons affaire avec Aristote à une excellente physique de l’observation, qui ne pourra être surpassée que lorsque les grandes découvertes astronomiques de la Renaissance contraindront les Européens à abandonner le paradigme géocentrique. En l’abandonnant, ils se détacheront de l’idée de finalité omniprésente chez Aristote. Mais n’est-ce pas alors la vie elle-même qui menacera d’être niée ?

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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