ANTONOV-OVSEÏENKO VLADIMIR ALEXANDROVITCH (1884-1938)
Fils d'officier, Antonov-Ovseïenko entre à l'école des cadets de Voroneje. Il quitte l'armée, adhère dès 1901 au mouvement révolutionnaire et se rapproche des mencheviks en 1903. Lors de la révolution de 1905, il est l'un des experts militaires de la social-démocratie russe. Il essaye de soulever deux régiments d'infanterie en Pologne, mais échoue. Il acquiert ainsi une expérience certaine de l'agitation parmi les soldats et surtout de l'organisation des insurrections armées. Arrêté à plusieurs reprises, condamné à mort après l'échec de l'insurrection de Sébastopol qu'il avait été chargé de préparer, il parvient toujours à s'échapper. Mais, la surveillance policière se faisant plus sévère, il émigre en 1910 et s'établit à Paris. C'est en 1913 qu'il se rapproche de Trotski. Pendant la guerre, il fonde avec Manouilski le journal internationaliste Golos, publié à Paris, et dirige celui qui lui fait suite, Naše Slovo. Rentré en Russie en mai 1917, il entre dans le groupe interdistricts (Mežrajonka) et en juin, sans attendre la fusion, il rallie le parti bolchevik. En 1917, le parti fait appel à Antonov pour préparer l'insurrection militaire de Petrograd. Au sein du comité militaire révolutionnaire, il dirige avec Podvoïski les principales opérations militaires, et en particulier la prise du palais d'Hiver et l'arrestation du gouvernement provisoire.
L'un des trois commissaires à la Guerre dans le premier gouvernement bolchevik, il reçoit en décembre 1918 le commandement de l'Armée rouge sur le front ukrainien ; ses échecs répétés amènent Trotski à demander sa révocation. Il avait pris part aux opérations en de nombreux endroits où l'établissement du pouvoir soviétique se heurtait à des difficultés. Demeuré proche de Trotski malgré certaines divergences, il est placé par ce dernier en 1922 à la tête de la direction politique de l'armée. Un des dirigeants les plus en vue de l'Opposition de gauche, il signe la Déclaration des 46. Staline le relève de ses fonctions et le fait affecter au service diplomatique où il demeure après son ralliement au secrétaire général en 1928. Il est ambassadeur de l'U.R.S.S. successivement en Tchécoslovaquie, en Lituanie et en Pologne. Consul général à Barcelone à partir de 1936, il est rappelé en août 1937, arrêté et fusillé sans jugement en 1938.
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Écrit par
- Claudie WEILL : chercheur à l'École pratique des hautes études
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