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VLADIMIR Ier SVIATOSLAVITCH saint (956 env.-1015)

Obligé de se réfugier en Scandinavie en 972, à la mort de son père, Sviatoslav, Vladimir réussit à s'imposer comme prince de Kiev, grâce à l'appui d'une troupe varègue (978-980). Là, il étend son autorité sur l'ensemble des tribus slaves de l'Europe orientale, élargissant la frontière de l'État kiévien vers l'est et le sud-ouest. La sécurité de cet État est assurée par d'incessantes actions militaires contre les peuples et les États voisins : duché de Pologne en 981 et 993, tribus lituaniennes en 983, royaume bulgare de la Kama en 985 et 997, royaume bulgare du Danube en 986 et 1000 et surtout hordes pétchénègues en 992, 995 et 997. Profitant du péril que constitua pour l'Empire byzantin la mutinerie de Bardas Phocas, Vladimir revendique la Crimée et cherche à s'allier à la dynastie impériale (en 989, il épousera Anne, sœur de l'empereur Basile II).

C'est dans ces circonstances, mal connues dans leur détail, que se placent le baptême de Vladimir (987-988), la reconnaissance du christianisme byzantin comme religion officielle de l'État (989-990) et la mise en place de structures ecclésiastiques (dont l'étude détaillée soulève beaucoup de questions). Il est avéré que le prince néophyte a consenti à l'Église une « dîme », prélevée sur le trésor princier, et de nombreux privilèges, dans le domaine judiciaire notamment.

La personnalité de Vladimir, que les sources authentiques permettent difficilement de cerner, domine le folklore épique russe (les byliny), offrant l'image du monarque idéal. L'Église le canonisa, probablement au xiiie siècle. Dès le xiie siècle, les maîtres de la nouvelle principauté de Vladimir-Souzdal (Suzdal') font circuler les légendes qui leur permettent de resserrer les liens historiques avec celui que la postérité considérera comme le fondateur de l'État russe orthodoxe.

— Wladimir VODOFF

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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