VOILIERS
Autrefois pratiquée par une minorité très restreinte, composée de fanatiques désintéressés ou d'amateurs fortunés, la voile est devenue aujourd'hui une activité très populaire. Elle s'est démocratisée grâce à l'avènement des constructions en série, réalisées en matériaux composites, dont la baisse des coûts de production permet au plus grand nombre d'acquérir le bateau de son choix.
L'industrie nautique est ainsi passée de l'artisanat au stade industriel avec des sociétés d'envergure internationale comme le groupe français Bénéteau.
Le passé historique et légendaire de la navigation à voile a progressivement créé un engouement qui a désormais atteint toute une partie du public avide de trouver en mer une satisfaction à ses besoins de liberté, d'isolement ou de communion avec la nature.
En remontant dans le passé, les premières représentations de bateaux à voile, telles que nous les connaissons actuellement, sont égyptiennes, sans toutefois que l'on puisse en déduire que les Égyptiens en aient été les créateurs.
La force du vent a été utilisée, à l'origine, comme auxiliaire de la rame pour la propulsion des navires par vent arrière, ou vent portant, et on a longtemps pensé que les voiles rectangulaires ou « carrées » des navires antiques permettaient seulement de naviguer par vent arrière. Mais les marins ont dû très tôt constater qu'un changement dans l'orientation de ces voiles pouvait procurer une certaine force propulsive, même lorsque le vent atteignait le navire par l'avant du travers. Et certains documents montrent clairement une orientation de cette voile, permettant de naviguer à diverses allures, et peut-être de louvoyer.
Les historiens situent aux environs du ixe siècle de notre ère l'invention des voiles latines, de forme triangulaire, facilement orientables au voisinage du plan longitudinal du navire, et donc plus efficaces que les voiles rectangulaires, pour la remontée au vent à l'allure du plus près.
La voile latine (fig. 1), par des modifications et des arrangements successifs, a donné naissance à la voile au tiers, puis à la voile aurique et, enfin, à la voile bermudienne ou marconi adoptée par tous les voiliers actuels. Les focs, également orientables dans l'axe du navire, ont dû apparaître à la même époque que les voiles latines. La voile à livarde dérive à la fois de la voile rectangulaire et de la voile latine.
Au cours des siècles, les navires, selon leur destination et les exigences de leur navigation, ont utilisé soit les voiles carrées, soit les voiles latines, soit le plus souvent une combinaison des deux. On dit avec raison que le xixe siècle marque l'apogée de la navigation à voile. Parmi les voiliers les plus célèbres de cette époque, citons les clippers, les bateaux-pilotes et les goélettes de pêche.
Les clippers étaient destinés aux grands voyages océaniques intercontinentaux, lorsque le profit commercial dépendait surtout de la vitesse. Avec leur voilure composée principalement de voiles carrées ou square sails, ils utilisaient autant que possible les vents portants, en choisissant pour cela les routes les plus favorables.
Les bateaux-pilotes, petites unités conduites par des équipages réduits, utilisaient toujours des voiles auriques ou latines (fore and aft sails), pour être aisément maîtres de leur route quelle que soit la direction du vent. Les bateaux-pilotes ont été les principaux modèles de nos yachts à voile actuels. Par exemple, la célèbre America n'était autre qu'un bateau-pilote du port de New York adapté à la navigation de plaisance.
Les goélettes de pêche, en particulier celles de la côte nord-est des États-Unis et du Canada, ont d'abord servi de modèles aux grands yachts à voile, puis elles en ont imité les derniers perfectionnements. Comme pour les clippers, la vitesse était[...]
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Écrit par
- André MAURIC : architecte naval, bureau d'études André Mauric, Marseille
- Jean-Charles NAHON : ingénieur de l'armement (génie maritime), architecte naval, président du bureau d'architecture André Mauric
Classification
Médias
Autres références
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BRICK
- Écrit par Jacques MÉRAND
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Apparu après 1750, le brick est un petit navire de guerre à voile, son importance étant désignée par le nombre de bouches à feu : brick de douze, de dix-huit canons... Gréé en voiles latines sur deux mâts, il peut devenir un voilier très fin, le brick-aviso, destiné aux missions rapides. Le brick de...
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FLÛTE, navire
- Écrit par Jacques MÉRAND
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Lourd bateau à voiles, d'origine hollandaise, destiné aux transports de marchandises. Étienne Cleirac mentionne la flûte dans ses Termes de marine (1634) et Colbert évoque les flûtes « à grand ventre », de 300 à 500 tonneaux, « navigués par peu d'hommes vers les Indes orientales ». Un bâtiment...
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FRÉGATE
- Écrit par Jacques MÉRAND
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Le nom de ce navire léger est emprunté, selon Jal, à un bateau antique, l'aphractum. Il apparaît au xive siècle, dans une lettre de la reine Jeanne, comtesse de Provence, à Bertrand de Grasse (1362). De la famille des galères, la frégate est alors une chaloupe montée par douze rameurs. On...
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GALION
- Écrit par Jacques MÉRAND
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Apparu au xve siècle, le galion tient de la nef et de la galère. Si le rapport entre la largeur et la longueur d'un vaisseau rond est de 1 à 3, il devient, sur le galion, de 1 à 4 ou 5 ; il est aussi long que la galère dont il conserve, par ailleurs, l'éperon à l'étrave. François I...
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