VOILIERS
La physique du voilier
La physique du voilier recouvre les allures, la stabilité du voilier, les forces aérodynamiques et hydrodynamiques pour trouver la vitesse et le cap optimaux.
Les allures
Le terme « allure », lorsqu'il concerne un navire ou un voilier, sert à définir l'orientation de la route suivie par le bateau par rapport à la direction du vent (fig. 2).
La stabilité
Il est permis de dire, par une formule raccourcie très expressive, que la stabilité est la force propulsive du voilier. En effet, un voilier ne peut supporter de surface de voilure, ou ne peut donc disposer de force propulsive, que dans la mesure où sa stabilité le lui permet.
La stabilité se mesure et s'exprime par le moment du couple de redressement, c'est-à-dire par le produit du poids du navire multiplié par la distance entre le vecteur poids appliqué au centre de gravité et le vecteur poussée hydrostatique d'Archimède appliqué au centre de carène, c'est-à-dire au centre géométrique du volume immergé. La courbe de redressement du voilier est la courbe des moments de redressement en fonction des différents angles de gîte (inclinaison latérale du voilier). Une même stabilité (c'est-à-dire un même couple de redressement) peut être obtenue par un grand poids et un petit bras de levier (exemple du voilier de commerce ou du yacht monocoque, fig. 3, 4 et 5) ou, au contraire, par un petit poids et un grand bras de levier (exemple du yacht multicoque, catamaran ou trimaran).
La stabilité d'un voilier est étudiée du double point de vue des performances et de la sécurité. Ainsi, une augmentation de la stabilité aux faibles angles, jusqu'à 300 environ, est un facteur de vitesse aux allures proches du vent ; alors que l'augmentation de la stabilité aux grands angles, et jusqu'à 1800, a surtout une influence sur la sécurité dans des conditions de navigation critiques.
L'étude de la courbe de redressement d'un voilier est fondamentalement analogue à celle d'un navire quelconque. Selon le type de voilier, on obtient des courbes de redressement très différentes (fig. 6). Plusieurs paramètres les décrivent et parmi ceux-ci principalement l'angle de chavirement statique (angle pour lequel le couple des forces de gravité et d'Archimède s'inverse et devient couple de chavirement). Cet angle peut être de l'ordre de 1200 à 1400 pour les voiliers de plaisance de série à quille lestée. Pour les racers des séries internationales, il arrive que le chavirement statique soit impossible. En outre, l'aire de la partie positive de la courbe des moments de redressement traduit la résistance à l'impact d'une vague ou à celui d'une rafale de vent ; alors que l'aire de la partie négative de la courbe (partie grisée, fig. 6) caractérise la stabilité en position chavirée. Cette dernière doit être minimisée pour que l'équilibre en position chavirée soit très instable.
Les multicoques, catamarans, trimarans et praos ne sont généralement pas lestés et tirent leur stabilité de leur très grande largeur : leur courbe des moments de redressement passe par un maximum très accentué vers 100-300 pour s'annuler ensuite vers 700-900. Du fait de leurs caractéristiques, ils présentent souvent des stabilités longitudinale ou diagonale voisines de leur stabilité latérale.
Pour les monocoques, un accroissement de la gîte a pour conséquence une augmentation de la traînée. D'où l'importance de la stabilité du monocoque aux allures proches du vent où la vitesse maximale, pour un angle de remontée au vent donné, est atteinte à des angles de gîte compris entre 100 et 300.
Les forces aérodynamiques et hydrodynamiques
L'origine de l'énergie propulsive d'un voilier est la transformation par les voiles de l'énergie cinétique du vent. On constate expérimentalement que le fluide est accéléré[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André MAURIC : architecte naval, bureau d'études André Mauric, Marseille
- Jean-Charles NAHON : ingénieur de l'armement (génie maritime), architecte naval, président du bureau d'architecture André Mauric
Classification
Médias
Autres références
-
BRICK
- Écrit par Jacques MÉRAND
- 72 mots
Apparu après 1750, le brick est un petit navire de guerre à voile, son importance étant désignée par le nombre de bouches à feu : brick de douze, de dix-huit canons... Gréé en voiles latines sur deux mâts, il peut devenir un voilier très fin, le brick-aviso, destiné aux missions rapides. Le brick de...
-
FLÛTE, navire
- Écrit par Jacques MÉRAND
- 81 mots
Lourd bateau à voiles, d'origine hollandaise, destiné aux transports de marchandises. Étienne Cleirac mentionne la flûte dans ses Termes de marine (1634) et Colbert évoque les flûtes « à grand ventre », de 300 à 500 tonneaux, « navigués par peu d'hommes vers les Indes orientales ». Un bâtiment...
-
FRÉGATE
- Écrit par Jacques MÉRAND
- 165 mots
Le nom de ce navire léger est emprunté, selon Jal, à un bateau antique, l'aphractum. Il apparaît au xive siècle, dans une lettre de la reine Jeanne, comtesse de Provence, à Bertrand de Grasse (1362). De la famille des galères, la frégate est alors une chaloupe montée par douze rameurs. On...
-
GALION
- Écrit par Jacques MÉRAND
- 178 mots
- 1 média
Apparu au xve siècle, le galion tient de la nef et de la galère. Si le rapport entre la largeur et la longueur d'un vaisseau rond est de 1 à 3, il devient, sur le galion, de 1 à 4 ou 5 ; il est aussi long que la galère dont il conserve, par ailleurs, l'éperon à l'étrave. François I...
- Afficher les 13 références