Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VOILIERS

Les évolutions récentes

Menées à l'occasion des grandes courses, tout particulièrement de la Coupe de l'America, les recherches actuelles concernent de multiples domaines : formes de carène, structures, voilures, etc. Les conséquences de ces développements profitent, dans une certaine mesure, à la plaisance et à la croisière.

Les courses de multicoques

Le multicoque, qu'il soit catamaran ou trimaran, reste largement synonyme de rêve et de mythe. Financées par les sponsors, les courses de ce type de voiliers en solitaire, en double ou en équipage, ont pris depuis les années 1980, en France du moins, une importance toute particulière. Amplifiées par les médias, les aventures des skippers et de leurs engins ont intéressé l'opinion publique et les entreprises désireuses de se faire connaître ou d'améliorer leur image.

Pour vaincre ou, parfois même, seulement attirer l'attention, skippers, architectes et chantiers navals rivalisent d'idées, d'innovations, de hautes technologies, etc. La construction en alliage d'aluminium est abandonnée au profit de structures en matériaux composites à hautes performances : verre unidirectionnel, carbone ou Kevlar. Les voilures traditionnelles sont remplacées par des voiles à grand rond de chute supportées par des mâts pivotants et inclinables. Les coques sont munies de foils (ailerons immergés) destinés à leur donner une portance à grande vitesse. Ces engins, dont le contenu technologique ne cesse de s'accroître, sont aujourd'hui les formules 1 de la mer. S'ils sont fragiles, leur vitesse fait rêver : 20 nœuds de moyenne sur la Méditerranée, 22 nœuds en moyenne sur un trajet autour du monde et 30 nœuds sur une journée.

Le coût élevé de ces machines a finalement imposé des limitations de dimensions aux environs de 60 pieds, soit 18 mètres, pour l'essentiel de la flotte. Toutefois il subsiste une maxiclasse (25 m de longueur et au-delà) qui poursuit des records symboliques sur l'Atlantique, le Pacifique ou dans des courses autour du monde.

Hydroptère d'Alain Thébault - crédits : Marcel Mochet/ AFP

Hydroptère d'Alain Thébault

Les voiliers sur plans porteurs (foils) signalés plus haut détiennent, alternativement avec les planches à voiles, les records absolus de vitesse à la voile sur courtes distances. L'hydroptère d'Alain Thébault est actuellement l'exemple le plus abouti de voiliers sur plans porteurs.

La recherche de la puissance

On a vu que l'équilibre du voilier passe par l'égalité du couple inclinant aérodynamique et du couple de redressement du navire. Pour atteindre des vitesses plus élevées, les architectes ont simplement augmenté la force aérodynamique totale Fa, ce qui impose d'accroître en parallèle le couple de redressement. Ce dernier, que l'on peut baptiser symboliquement « puissance du voilier », a été augmenté de différentes manières :

– Pour les multicoques, la largeur du voilier et le volume des flotteurs sont augmentés autant que les autres contraintes le permettent. On voit aussi apparaître des foils sous les flotteurs qui permettent de développer une portance proportionnelle au carré de la vitesse, cette portance venant s'ajouter à la force hydrostatique de rappel du flotteur. Autrement dit, plus le voilier accélère, plus son couple de redressement augmente. Plus il prend de la vitesse, plus le vent apparent est pointu et plus la composante de gîte diminue... On arrive ainsi à pouvoir porter à des allures de travers, par rapport au vent réel, des « cathédrales » de toile, parce que le voilier va très vite et navigue au près par rapport au vent apparent... Ces conditions relèvent d'équilibres pointus ou la moindre erreur est sanctionnée par la casse ou le chavirage.

– Pour les monocoques, les architectes ont utilisé tous les stratagèmes possibles : quille pivotante pour porter le lest au vent, ballasts latéraux pour là aussi transférer du poids au vent,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : architecte naval, bureau d'études André Mauric, Marseille
  • : ingénieur de l'armement (génie maritime), architecte naval, président du bureau d'architecture André Mauric

Classification

Médias

Boutre de Mascate - crédits : Encyclopædia Universalis France

Boutre de Mascate

Clippers - crédits : London Stereoscopic Company/ Hulton Archive/ Getty Images

Clippers

Goélette bermudienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Goélette bermudienne

Autres références

  • BRICK

    • Écrit par
    • 72 mots

    Apparu après 1750, le brick est un petit navire de guerre à voile, son importance étant désignée par le nombre de bouches à feu : brick de douze, de dix-huit canons... Gréé en voiles latines sur deux mâts, il peut devenir un voilier très fin, le brick-aviso, destiné aux missions rapides. Le brick de...

  • FLÛTE, navire

    • Écrit par
    • 81 mots

    Lourd bateau à voiles, d'origine hollandaise, destiné aux transports de marchandises. Étienne Cleirac mentionne la flûte dans ses Termes de marine (1634) et Colbert évoque les flûtes « à grand ventre », de 300 à 500 tonneaux, « navigués par peu d'hommes vers les Indes orientales ». Un bâtiment...

  • FRÉGATE

    • Écrit par
    • 165 mots

    Le nom de ce navire léger est emprunté, selon Jal, à un bateau antique, l'aphractum. Il apparaît au xive siècle, dans une lettre de la reine Jeanne, comtesse de Provence, à Bertrand de Grasse (1362). De la famille des galères, la frégate est alors une chaloupe montée par douze rameurs. On...

  • GALION

    • Écrit par
    • 178 mots
    • 1 média

    Apparu au xve siècle, le galion tient de la nef et de la galère. Si le rapport entre la largeur et la longueur d'un vaisseau rond est de 1 à 3, il devient, sur le galion, de 1 à 4 ou 5 ; il est aussi long que la galère dont il conserve, par ailleurs, l'éperon à l'étrave. François I...

  • Afficher les 13 références