Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VOIX, physiologie

Problèmes cliniques et thérapeutiques

Exploration fonctionnelle

La connaissance du mécanisme de la fonction phonatoire du larynx a été rendue possible, depuis les années 1960, grâce à la multiplicité de techniques modernes qui ont permis de capter l'intimité du processus de la vibration laryngée de l'homme. Parmi les plus précieuses de ces méthodes, il faut citer celles qui utilisent le procédé endoscopique (celui-ci, avec l'aide du cinéma, délivre une étude au ralenti avec enregistrement de la trace oscilloscopique sur le bord du film) ou encore la radiocinématographie avec enregistrement sonore synchrone et la magnétoscopie. Enfin, la strobocinématographie avec asservissement de la lumière par le son immobilise l'image glottique sur une phase déterminée.

Citons aussi les procédés électroniques, parmi lesquels l'électromyographie, la glottographie, la transillumination glottique (B. Sonneson), l'ultrasonographie, et d'autres qui demeurent encore du domaine du laboratoire, telles la photokinétographie (A. Fessard, B. Vallancien) ou la cinédensigraphie (Marchal, B. Vallancien). Mais ces diverses techniques ont l'inconvénient de n'intéresser chacune qu'un des paramètres qui interviennent dans le mécanisme vibratoire des cordes vocales.

Le larynx, en effet, est un organe caché qui se livre difficilement à l'investigation, protégé par les différents cartilages qui le composent ; les contours de ses tissus mous sont difficilement visibles aux rayons X. Le larynx étant placé au-dessus du pharynx et en connexion étroite avec les voies respiratoires inférieures, son exploration endoscopique ne peut s'exécuter sans entraver les conditions d'émission normale des sons. Seuls les procédés utilisant des capteurs externes permettent une étude du comportement physiologique de cet organe dans toutes ses possibilités de réalisation vocale.

D'autre part, ces méthodes ont l'inconvénient d'être aveugles. Ainsi une pratique s'est développée dans les laboratoires : celle de l'analyse des enregistrements synchrones obtenus à partir de plusieurs capteurs afin de comparer à tous moments les variations des graphiques des différents tracés. Cette méthode pluriparamétrique, en temps réel, semble être la plus valable et la plus sûre pour autoriser des conclusions sur le mode vibratoire du larynx.

Les progrès des techniques électrobiologiques ont fourni un grand nombre de données concernant les problèmes posés par le geste phonatoire chez l'homme. S'il demeure encore quelque obscurité sur le mécanisme intime d'émission des sons du larynx, une meilleure connaissance de son fonctionnement permet de nos jours d'opposer aux désordres fonctionnels une thérapeutique rééducative plus logique et plus efficace.

Orthophonie

Conditions

La phonation repose sur une utilisation correcte et souple des différents organes concernant la production du son :

– La coordination pneumo-phonique. La respiration doit être costo-diaphragmatique afin de permettre un soutien efficace de la voix, sans efforts de la partie supérieure du thorax. Ensuite, une bonne synchronisation respiration-voix est nécessaire pour une émission vocale souple et détendue. La voix doit être émise sur l'expiration ; les temps d'inspiration correspondront à la ponctuation : virgules, points dans le discours, soupirs dans la phrase chantée. Un geste respiratoire adapté permet au sujet de parler sans essoufflement ni reprises bruyantes. Enfin, une bonne utilisation du souffle permet d'obtenir l'intensité désirée.

– La hauteur. Celle-ci dépend de la longueur des cordes vocales, de la capacité respiratoire et des dimensions des cavités de résonance. Certaines dysharmonies organiques constituent une gêne au bon fonctionnement du larynx, à savoir : de grandes cordes vocales avec un thorax[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : oto-rhino-laryngologiste, phoniatre, ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris
  • : oto-rhino-laryngologiste, professeur associé de phoniatrie à l'université de Paris-Sorbonne

Classification

Autres références

  • CERVEAU ET LANGAGE ORAL

    • Écrit par
    • 2 869 mots
    • 5 médias

    De tous les moyens dont dispose l’être humain pour communiquer avec ses semblables, le langage est le plus efficace. Comme la bipédie, le langage oral est un comportement universel, au développement spontané dans notre espèce et, sauf à être empêchées par la maladie, les prémices de cette fonction peuvent...

  • DÉVELOPPEMENT DES ÉMOTIONS

    • Écrit par
    • 2 037 mots
    La coloration émotionnelle de la voix, appelée prosodie émotionnelle, constitue aussi une forme cruciale de communication entre le bébé et l’adulte. Cela s’illustre par la préférence des bébés pour un style vocal d’interaction appelé motherese, dont les propriétés acoustiques correspondraient...
  • ORTHOPHONIE

    • Écrit par
    • 769 mots

    Au sens strict, l'orthophonie est la prononciation correcte d'une langue, abstraction faite du problème des troubles de la phonation. Mais le terme est plus couramment employé avec le sens qu'il prend dans l'expression « traitement orthophonique », ce traitement étant destiné à corriger les vices...

  • PHONÉTIQUE

    • Écrit par
    • 3 566 mots
    • 5 médias
    ...phonétique la plus courante (celle de l'alphabet phonétique international) sont fondées en grande partie sur des données anatomiques et physiologiques : les organes de la parole et les conditions dans lesquelles ils produisent les sons du langage. Ces conditions de production, observées d'abord empiriquement,...
  • Afficher les 7 références