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VOL ANIMAL

Le carcan des lois physiques

Qu'il soit animal, végétal ou produit par l'homme, tout « système volant » doit nécessairement répondre à un certain nombre de conditions, qui ne sont elles-mêmes que la conséquence, et l'expression, des lois physiques. La fonction du vol implique donc, pour sa réalisation, l'acquisition de structures très particulières, dont l'apparente variété répond, en fait, aux différentes solutions possibles, déterminées par des nécessités physiques. Cela ne signifie pas que toutes les solutions de cet ordre ont été exploitées pour réaliser le vol animal ; beaucoup d'entre elles paraissent biologiquement irréalisables (systèmes tournants montés sur paliers, par exemple) et les réalisations de chaque lignée sont « colorées » d'emblée par le potentiel génétique caractéristique des unes ou des autres. Ainsi, les solutions structurales possibles pour un Insecte sont distinctes de celles d'un Vertébré, même quand elle se plient, en définitive, à des nécessités fonctionnelles très comparables, déterminées par les mêmes impératifs de la physique.

Les données physiques essentielles à la compréhension du vol ayant été exposées ailleurs (cf. aérodynamique, aviation - Hélicoptères, insectes, oiseaux), on ne proposera ici qu'un bref rappel de notions fondamentales.

Plané régulier en air calme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plané régulier en air calme

Pour voler, l'animal doit vaincre deux forces : la gravité, qui l'attire constamment vers le bas selon la verticale du lieu, et la traînée, qui s'oppose constamment à sa progression horizontale dans l'air.

La gravité est équilibrée par la portance produite par une surface portante, ou aile. Celle-ci, dont la section parasagittale (ou profil) est variable et caractéristique, crée une portance par la différence des vitesses, et donc des pressions (loi de Bernoulli) qui s'établit, quand elle se meut, entre sa face supérieure (extrados) et sa face inférieure (intrados). Pour qu'il y ait une portance utilisable, il faut que l'aile pénètre le fluide sous un certain angle d'incidence ou que son profil soit asymétrique. L'avancement de l'aile dans l'air a pour conséquence une traînée qu'il faut vaincre. Celle-ci dépend de la vitesse, du profil et de l'incidence. Pour un profil d'aile donné, il existe toujours une valeur de l'angle d'incidence pour laquelle la portance est maximale par rapport à la traînée (diagramme polaire). Dans les conditions habituelles, les ailes ont une bonne portance et une traînée minimale pour des angles d'incidence modérés. Si l'angle d'incidence augmente, la portance croît mais plus encore la traînée, et finalement l'aile « décroche » quand l'écoulement des filets d'air sur l'extrados devient turbulent au lieu de rester laminaire (cf. aérodynamique) : la portance s'effondre alors brutalement tandis que la traînée croît encore (« perte de vitesse »). Ce phénomène peut être prévenu par des artifices aérodynamiques tels que les volets de bord d'attaque (volets Handley-Page, volets Kruger). Ceux-ci maintiennent en effet un régime laminaire sur l'extrados. L'aile bâtarde, ou alula des oiseaux, plume mobile et portée par le pouce, joue ce rôle, ainsi, peut-être, que certaines nervures en relief ou des poils sur l'aile des Insectes. Dans les ailes à fentes multiples, un élément d'aile amont sert de volet de bord d'attaque pour l'élément aval et ainsi de suite. C'est le cas des rémiges primaires écartées qui constituent l'extrémité de l'aile de maints Oiseaux bons planeurs, comme les grands Rapaces.

La charge alaire correspond au poids qui devra être supporté par unité de surface portante. Le calcul démontre que les rendements sont bons aux faibles vitesses avec de faibles charges alaires et aux vitesses élevées[...]

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Écrit par

  • : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme

Classification

Médias

Stabilité de tangage - crédits : Encyclopædia Universalis France

Stabilité de tangage

Plané régulier en air calme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plané régulier en air calme

Variation de la puissance avec la vitesse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Variation de la puissance avec la vitesse

Autres références

  • VOL DES PREMIERS OISEAUX

    • Écrit par
    • 440 mots
    • 1 média

    Les hypothèses sur l'origine du vol chez les oiseaux ont pris un nouveau tournant depuis la découverte en Chine, à partir des années 1990, de petits dinosaures, tels que Microraptor, pourvus de quatre ailes formées par de longues plumes portées par les membres antérieurs et postérieurs....

  • ARCHAEOPTERYX

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    • 2 119 mots
    • 4 médias
    ...vertébrés, le mode de vie d’Archaeopteryx fait l’objet de nombreuses discussions, les débats se concentrant principalement sur son aptitude au vol. Si son plumage a pu très vite mener à la conclusion qu’il était capable de voler, le fait que l’on connaisse depuis le milieu des années 1990 nombre...
  • CHIROPTÈRES ou CHAUVES-SOURIS

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    • 2 189 mots
    • 2 médias
    Levol est plus ou moins rapide, plus ou moins efficace aussi, suivant la forme et la surface portante des ailes. Les Rhinolophes, aux ailes courtes, ont un vol malhabile et hésitant, cependant que la noctule, aux ailes longues et effilées, peut planer et atteindre parfois une vitesse de 50 km/h. Le...
  • DINOSAURES

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    Certains de ces spécimens éclairent d'un jour nouveau les modalités de l'acquisition du vol par les oiseaux. Selon une hypothèse soutenue par beaucoup de partisans de l'origine dinosaurienne des oiseaux, les ancêtres de ceux-ci auraient été des animaux coureurs qui auraient « décollé » à partir du sol...
  • GRUE

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    • 3 médias

    Grand échassier au cou allongé, aux longues pattes et aux cris puissants, vivant dans les zones humides et les prairies sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique et de l'Amérique du Sud. Classe : Oiseaux ; ordre : Gruiformes ; famille : Gruidés.

    Les grues sont...

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