VOL ANIMAL
Le vol des Oiseaux
Les mécanismes aérodynamiques du vol des Oiseaux, longtemps incompris, ont été élucidés à la fois par l'observation directe des comportements sur le terrain, par l'emploi de la cinématographie rapide et de la stroboscopie, ainsi que par une multitude d'expérimentations où intervient, entre autres, l'étude des problèmes de mécanique (résistance des matériaux), d'aérodynamique et d'énergétique. Il n'y a pas un « vol avien » mais des types de vol variés qui prédominent plus ou moins dans les diverses espèces, en liaison avec des facteurs tels que la taille et la morphologie. Trait caractéristique du comportement spécifique et directement lié à l'anatomie, comme à l'écologie, le type de vol apparaît comme l'un des éléments les plus significatifs de l'adaptation précise de chaque espèce à une « niche écologique » particulière.
Par ailleurs, le régime du vol varie pour chaque espèce au cours d'un vol donné, les circonstances étant très différentes au décollage, à l'atterrissage et pendant le vol de croisière. On examinera donc, en premier lieu, ces phases ou régimes de vol chez une espèce comme le pigeon, où elles sont assez bien comprises, et on dressera ensuite un très rapide inventaire des types de vol observés chez les Oiseaux.
Les régimes du vol
Les mouvements alaires liés au vol ramé sont très complexes et défient la description rapide. Chaque région de l'aile doit être considérée comme ayant un profil particulier et changeant, se déplaçant dans les trois dimensions de l'espace par rapport à un pivot qui se déplace lui-même vers l'avant. Ces circonstances correspondent à des situations aérodynamiques constamment changeantes et diffèrent donc profondément des conditions d'écoulement habituellement étudiées en aérodynamique. On est par suite encore très loin d'en avoir une connaissance satisfaisante. Toutefois, les travaux du biologiste et aérodynamicien anglais J. M. Rayner (1979-1981) ont permis de quantifier les échanges énergétiques existants, au cours du vol battu, entre l'animal et l'atmosphère. Cet échange correspond à l'accélération cyclique d'un flux d'air vers le bas et l'arrière de l'animal, flux qui s'organise en tourbillons annulaires (vortex) successifs, entraînant l'énergie cédée par le coup d'aile. C'est l'étude de ces vortex, plutôt que ce qui se passe au niveau de l'aile elle-même, qui a permis d'évaluer quantitativement l'efficacité énergétique du vol battu.
Régime de décollage et de montée
Le pigeon saute en l'air d'une détente de ses pattes (décollage sur place) et est capable de s'y maintenir d'emblée en accélérant sa vitesse pour atteindre son régime de croisière. Quand la vitesse horizontale est faible, à l'envol, l'essentiel de l'effort musculaire revient à créer les forces de sustentation ; pour cela, de l'air est défléchi vers le bas tout en étant accéléré. Le corps de l'oiseau est en position redressée. L'essentiel de la sustentation est produit par un mouvement de l'aile vers le bas et l'avant, résultat de l'action des muscles grands pectoraux sur l'humérus. Quand les ailes s'élèvent, la composante des forces est inévitablement tournée vers le bas ; pour que l'aile puisse porter l'oiseau, il est donc nécessaire que les forces exercées quand l'aile s'abaisse dépassent de beaucoup les forces de sens contraire produites quand elle s'élève. C'est bien ce qui se passe grâce aux mouvements de rotation de l'aile qui, en modifiant les angles d'incidence à chaque phase du coup d'aile, minimisent la résistance de celle-ci quand elle s'élève. De plus, elle ne s'élève pas d'une pièce ; le bras s'élève d'abord tandis que l'articulation du poignet maintient la « main » dirigée vers le bas. Celle-ci s'élève alors rapidement et très[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Armand de RICQLÈS : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme
Classification
Médias
Autres références
-
VOL DES PREMIERS OISEAUX
- Écrit par Eric BUFFETAUT
- 440 mots
- 1 média
Les hypothèses sur l'origine du vol chez les oiseaux ont pris un nouveau tournant depuis la découverte en Chine, à partir des années 1990, de petits dinosaures, tels que Microraptor, pourvus de quatre ailes formées par de longues plumes portées par les membres antérieurs et postérieurs....
-
ARCHAEOPTERYX
- Écrit par Eric BUFFETAUT
- 2 119 mots
- 4 médias
...vertébrés, le mode de vie d’Archaeopteryx fait l’objet de nombreuses discussions, les débats se concentrant principalement sur son aptitude au vol. Si son plumage a pu très vite mener à la conclusion qu’il était capable de voler, le fait que l’on connaisse depuis le milieu des années 1990 nombre... -
CHIROPTÈRES ou CHAUVES-SOURIS
- Écrit par Robert MANARANCHE
- 2 189 mots
- 2 médias
Levol est plus ou moins rapide, plus ou moins efficace aussi, suivant la forme et la surface portante des ailes. Les Rhinolophes, aux ailes courtes, ont un vol malhabile et hésitant, cependant que la noctule, aux ailes longues et effilées, peut planer et atteindre parfois une vitesse de 50 km/h. Le... -
DINOSAURES
- Écrit par Eric BUFFETAUT
- 7 341 mots
- 16 médias
Certains de ces spécimens éclairent d'un jour nouveau les modalités de l'acquisition du vol par les oiseaux. Selon une hypothèse soutenue par beaucoup de partisans de l'origine dinosaurienne des oiseaux, les ancêtres de ceux-ci auraient été des animaux coureurs qui auraient « décollé » à partir du sol... -
GRUE
- Écrit par Emmanuelle GOIX
- 890 mots
- 3 médias
Grand échassier au cou allongé, aux longues pattes et aux cris puissants, vivant dans les zones humides et les prairies sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique et de l'Amérique du Sud. Classe : Oiseaux ; ordre : Gruiformes ; famille : Gruidés.
Les grues sont...
- Afficher les 18 références