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VOLONTAIRES, Révolution française

Réformer l'armée n'est pas la préoccupation dominante des États généraux de 1789. C'est l'attitude du roi qui, en juillet, amène les électeurs parisiens à former une milice de 48 000 hommes, qui prend la Bastille ; et, la province imitant Paris, le royaume va se trouver encadré par une garde nationale de 2 500 000 citoyens. En vain, Dubois-Crancé a proposé le service militaire obligatoire ; l'Assemblée, plaçant, par son décret du 7 février 1790, la garde nationale sous l'autorité des corps administratifs élus, lui donne pour mission la défense de l'ordre, des propriétés et de la Constitution, n'y admet que les citoyens actifs et leurs fils, s'habillant et s'équipant à leurs frais. Le 13 juin 1791, elle décrète pour chaque département une « conscription libre de gardes nationales de bonne volonté dans la proportion de un sur vingt ».

Le roi s'enfuit le 20 juin. L'Assemblée se saisit du gouvernement, rend, le 21 et le 22, trente décrets dont l'un met « en activité » une bonne partie de la garde nationale pour « pourvoir à la sûreté intérieure et extérieure de l'État et au maintien de la Constitution », soit 169 bataillons, les départements étant taxés en fonction de leur situation géographique. Les volontaires s'inscrivent sur les registres ouverts dans les municipalités, élisent leurs cadres dont les conditions d'éligibilité sont strictement fixées. L'effectif d'un bataillon comprend 578 hommes versés dans 9 compagnies, dont une de grenadiers. Leur mission : défendre les frontières du royaume conjointement avec l'armée. Leur solde s'élève à 15 sous par jour, avec une avance consentie aux volontaires impécunieux pour s'habiller et s'équiper. L'engagement se fait pour la durée de la campagne qui finit au 1er décembre. L'empressement pour répondre à l'appel du 21 juin est variable : à Nancy, on s'enrôle dès le 24 ; à Caen, rien n'a encore été fait le 16 septembre ; les municipalités de l'Ain inscrivent 4 698 volontaires, alors qu'il est demandé trois bataillons, soit 1 722 hommes ; ces trois bataillons rejoignent trois armées dès le 25 septembre 1791. L'ensemble est mis en place avant la déclaration de guerre. Un décret doit même interdire aux départements de lever plus de bataillons qu'il ne leur en a été demandé : le maréchal Victor, vieilli, a pu parler du « sublime élan de 91 ». Dès ses débuts, la Législative déclare provisoirement applicables aux volontaires nationaux les règlements prévus pour les troupes de ligne ; c'est l'amalgame avant la lettre et, les volontaires étant égaux en nombre aux troupes de ligne, la force militaire du royaume en est modifiée. C'est cette première armée de la Révolution française qui, affrontant l'ennemi au printemps de 1792, subit de cruels revers. Mais les volontaires n'y ont aucune part : à Mons, ce sont les 5e et 6e dragons qui s'enfuient sans avoir combattu.

Des mesures sont alors prises : le décret du 5 mai ordonne la levée de 31 nouveaux bataillons de volontaires et porte de 578 à 800 l'effectif unitaire (total des bataillons : 214). Le 11 juillet 1792, l'Assemblée déclare la patrie en danger et appelle 42 nouveaux bataillons sans distinction de citoyens actifs et non actifs. La Haute-Saône met sur pied 8 bataillons en quatre jours, Paris, 20 en huit jours. Mais tous les volontaires ne méritent pas pleinement ce titre, car des départements (Bouches-du-Rhône, Maine-et-Loire) ont payé des primes d'engagement. C'est cette armée que La Fayette ne pourra entraîner dans sa tentative contre-révolutionnaire, qui fera bonne contenance à Valmy et qui vaincra à Jemmapes.

Mais, à la fin de la campagne de 1792, de nombreux volontaires rentrent[...]

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  • RÉVOLUTION & EMPIRE, armée

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  • RÉVOLUTION FRANÇAISE

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