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VOLTE-FACE,, film de FACE/OFF

Plus jeune réalisateur de Hong Kong à vingt-sept ans, John Woo commence par la violence : son premier film, Farewell Buddy (1973), est interdit. Il se fait une réputation avec des films qui renouvellent le genre policier, toujours dans une surenchère d'effets, jusqu'aux mythiques The Killer (1989) et Une balle dans la tête (A Bullet in the Head, 1990). Il est vu alors comme partisan d'un « cinéma chinois qui prendrait ses racines, non dans la culture chinoise, mais dans le cinéma hollywoodien et le système de représentation occidental » (O. Assayas, Cahiers du cinéma, 1999) ; en fait, c'est à partir du croisement des deux cultures qu'il fabrique son style propre, fait de reprise et de recyclage.

Il était donc naturel qu'il cherchât à travailler aux États-Unis (où le rejoignirent Tsui Hark – depuis lors, retourné à Hong Kong –, Peter Chan, Ringo Lam ou Stanley Tong). Mais Hollywood n'est pas Hong Kong. Il faudra à John Woo trois films, depuis la modeste production de Chasse à l'homme (Hard Target) en 1993 et l'échec de Broken Arrow (avec Travolta, déjà) en 1996, pour parvenir enfin à la réussite avec Volte-face (Face/off). Le succès, cette fois, est énorme, et John Woo se verra confier la réalisation d'un autre « blockbuster », Mission Impossible 2 (2000), avec Tom Cruise, qui fera de lui un réalisateur hollywoodien à part entière.

Le visage ne fait pas le criminel

Sean Archer, un cadre du F.B.I., dont le fils a été assassiné de sang-froid par Castor Troy, réussit à arrêter ce dernier, ainsi que son frère Pollux. Mais les deux terroristes ont armé une bombe biologique, qui risque de produire dans Los Angeles des dégâts énormes, et Archer tente par tous les moyens d'obtenir les informations nécessaires pour la désamorcer – au risque de négliger encore un peu plus sa femme Eve et sa fille Jamie, une adolescente difficile. Il accepte de se laisser greffer le visage du criminel, espérant ainsi pouvoir soutirer des informations au frère de Troy et pénétrer son milieu. Arrêté sous l'apparence de Castor, Archer est envoyé dans une prison particulièrement dure ; pendant ce temps, le vrai Castor, qui n'était pas mort des suites du prélèvement de son visage, a contraint le chirurgien à lui greffer celui de Sean Archer. Il va prendre la place de celui-ci au F.B.I. et auprès de sa famille. Archer réussira malgré tout à s'évader, et, au terme de nombreuses péripéties, à tuer son adversaire, non sans avoir auparavant rétabli la vérité sur leurs identités respectives.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, directeur d'études, École des hautes études en sciences sociales

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Autres références

  • WOO JOHN (1946- )

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    Volte/Face (Face/Off, 1997), le vingt-cinquième film de John Woo après vingt-cinq ans de carrière, est aussi le premier à avoir porté à la connaissance d'un large public le style flamboyant de ce réalisateur de Hong Kong devenu maître du cinéma d'action à Hollywood. Découverts...