VOTE DES FEMMES (France)
En France, les femmes ont obtenu le droit de vote par une ordonnance du 21 avril 1944. La décision fut prise à l'issue d'un débat à l'Assemblée d'Alger où Fernand Grenier, représentant du Parti communiste, introduisit ce droit dans la discussion qui se bornait à envisager l'éligibilité. L'article premier de l'ordonnance prévoit la convocation d'une Assemblée constituante « élue au scrutin secret par tous les Français et Françaises majeurs » ; l'article 17 précise que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». La revendication du droit en question ne s'était imposée comme préoccupation commune à tous les mouvements féministes qu'au début du xxe siècle. Elle fut à l'origine du combat des suffragettes contre l'exclusion civique des femmes. Le premier vote des Françaises, le 29 avril 1945, à l'occasion d'élections municipales, apparut donc comme le triomphe de l'assimilation et la fin d'une vieille polémique. Après vingt-cinq pays – dont l'Australie (1895), la Finlande (1906), la Norvège (1913), le Danemark (1915), l'Allemagne, la Pologne et l'Autriche (1918), les Pays-Bas (1919), l'Irlande et le Royaume-Uni (1928), l'Espagne (1931) –, la France fut néanmoins l'un des derniers États d'Europe à faire accéder les femmes à la complète égalité des droits politiques.
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Écrit par
- Bernard VALADE
: professeur à l'université de Paris-V-Sorbonne, secrétaire général de
L'Année sociologique
Classification
Média