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WALDEN, Henry David Thoreau Fiche de lecture

Henry David Thoreau - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Henry David Thoreau

Henry David Thoreau (1817-1862) est assurément avec Ralph Waldo Emerson (1803-1882) le plus célèbre des intellectuels, écrivains et philosophes, qui ont contribué à l'affirmation de la culture américaine et ont fait du transcendantalisme le courant philosophique majeur d'une tradition qui prend sa source dans la culture du Nouveau Monde. L'influence persistante de Walden, ou la Vie dans les bois (1854) sur l'imaginaire américain a connu une manière d'apogée dans les années 1960, lorsque l'idéal de vie indépendante prôné par l'auteur a rencontré la sensibilité de contemporains épris de liberté, qui surent adapter à leur temps certains des grands thèmes de la pensée de Thoreau, comme celui de la désobéissance civile. Il y aurait cependant un relâchement coupable de la pensée à faire de Thoreau l'ancêtre des hippies, et de Walden un modèle de vie « alternatif », sous prétexte d'amour de la nature et de haine de la conformité.

L'homme des bois

Lorsqu'il quitte le monde civilisé le 4 juillet 1845 pour s'installer pendant deux ans et deux mois dans la cabane qu'il a construite « au bord de l'étang de Walden, à Concord, Massachusetts », Thoreau insiste moins sur l'idée d'installation ou d'établissement que sur celle d'abandon. La logique de ce procès aboutit avec la fin du livre à un nouveau départ : « Je quittai les bois pour une aussi bonne raison que quand j'y étais venu. » La première difficulté du texte réside dans cette quête paradoxale de racines au sein d'un monde étranger que l'on doit reconquérir à chaque instant. L'expérience menée par Thoreau à Walden vise à redonner un sens au quotidien alors que « la majorité des hommes mène une vie de tranquille désespoir ». Le remède au conformisme et à la résignation qui n'est que « du désespoir confirmé » consiste à ouvrir les yeux sur la nature et les saisons, la terre et le ciel, les plantes et les bêtes, soit « l'envers de ce qui est au-dedans de nous ». Mais il ne suffit pas de regarder pour voir, de parler pour dire quelque chose ou que le soleil se lève pour que ce soit le matin : « Le matin c'est quand je m'éveille et qu'une aube est en moi ».

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Écrit par

  • : professeur d'études cinématographiques et d'esthétique à l'université de Paris-Est-Marne-la-Vallée

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Média

Henry David Thoreau - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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