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WALKMAN

Walkman - crédits : Sony Corporation

Walkman

Le 1er juillet 1979, la firme japonaise Sony met sur le marché son premier Walkman, le TPS-L2, un petit appareil portatif qui diffuse dans un casque de la musique provenant de cassettes préenregistrées. Bien que sceptiques sur le devenir d’un tel projet, ses initiateurs connaîtront un énorme succès populaire, induisant de nouvelles pratiques sociales que prolongent aujourd’hui les baladeurs numériques et téléphones mobiles.

Au-delà du phénomène commercial, l’avènement du Walkman de Sony est intéressant à deux points de vue. D’une part, il fournit un exemple typique de convergence de techniques en développement ; d’autre part, il montre comment des innovations peuvent émerger sans qu’un besoin en soit décelé a priori.

La Tokyo Telecommunications Engineering Corporation (Tōkyō Tsushin Kogyo K.K.), fondée en 1946, acquiert en 1953 la licence du transistor auprès des Bell Labs dans l’optique de développer des produits grand public de petite taille et peu chers, comme des radios, magnétophones, téléviseurs, etc. Sous sa nouvelle appellation Sony Corporation (1958), cette société japonaise s’installe sur le marché international et lance, lorsque le standard de Compact Cassette de Philips s’impose, un magnétophone miniaturisé, le Pressman, surtout utilisé par les journalistes. Le Walkman voit le jour lorsque, sous l’impulsion de Masaru Ibuka, l’un des deux fondateurs de la firme alors à la retraite, les ingénieurs de la division chargée du développement des magnétophones abandonnent la fonction d’enregistrement du Pressman et adjoignent à l’appareil un nouveau casque stéréo léger mis au point par une autre division du groupe.

L’association du transistor, de la cassette et du casque va conduire à un lecteur qui, après des débuts timides, dominera le marché mondial. Le passage d’un appareil enregistreur à un simple lecteur, qui avait été ressenti comme un retour en arrière par les ingénieurs, a finalement été à l’origine de nouveaux comportements, pour le grand public, en matière d’écoute de musique enregistrée.

À ses débuts, le Walkman est vendu sous différents noms en fonction des pays (Soundabout aux États-Unis, Stowaway au Royaume-Uni, Freestyle en Suède…), mais c’est finalement le simple nom de Walkman, littéralement « l’homme qui marche », qui s’imposera. Plus de soixante-dix modèles différents seront produits, de plus en plus petits et bénéficiant de meilleures performances acoustiques, avec, par exemple, le système de réduction de bruit Dolby et la lecture auto-reverse en 1982 (l’appareil pouvant lire automatiquement une face de la cassette après l’autre), ou des fonctions plus pratiques, comme la batterie rechargeable en 1985.

Plusieurs centaines de millions de baladeurs seront ainsi produits pendant une trentaine d’années – Sony mettant fin à sa commercialisation en 2010 – avant que l’avènement du numérique ne sonne le glas de la cassette magnétique analogique. Sony tentera de renouveler l’opération et de prendre le virage du numérique avec le Discman (lancé en 1984) et le lecteur de MiniDisc(commercialisé en 1992), mais sans obtenir le succès planétaire que la firme avait connu avec le Walkman.

— Bruno JACOMY

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Écrit par

  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

Classification

Média

Walkman - crédits : Sony Corporation

Walkman

Autres références

  • OHGA NORIO (1930-2011)

    • Écrit par
    • 390 mots

    Homme d'affaires japonais, Norio Ohga a joué un rôle clé dans le développement du disque compact, commercialisé en 1982, et a propulsé la société Sony Corporation parmi les premiers fabricants mondiaux de produits électroniques.

    Norio Ohga naît le 29 janvier 1930 à Numazu, au Japon....