FELSENSTEIN WALTER (1901-1975)
Travail sur l'œuvre : traduction, adaptation, dramaturgie
En accord avec le musicologue, le metteur en scène, d'abord dramaturge, sonde la « pré-histoire » de l'argument. La partition musicale est le livre de régie par excellence, la cohérence du texte le fondement du jeu théâtral. L'abandon de la langue originale en faveur de la traduction participe de cette même logique : comprendre, être compris. Felsenstein traduira de nombreux livrets, entre autres ceux de La Traviata, de Rigoletto, d'Othello. Quand il s'agit d'ouvrages inachevés, la traduction se double d'un travail d'adaptation qui peut durer des années ; c'est le cas pour Carmen (traduction des dialogues en 1932, et de la totalité en 1949), pour Les Contes d'Hoffmann (1958, pour lesquels il effectue pendant quatre ans des recherches en collaboration avec le musicologue Fritz Oeser) et pour Barbe-Bleue (1963), d'Offenbach. Perfectionniste, il rejette dans son entier la traduction de La Petite Renarde rusée (1956) effectuée par Max Brod et pourtant agréée par Janáček, et utilise sa propre traduction ; il obtiendra même de Britten la suppression d'une phrase musicale du Songe d'une nuit d'été (1961), dont il pensait qu'elle nuisait à la cohérence d'une scène, celle des artisans. Il intègre des « Untertexte » dans ses versions, des didascalies de son cru qui deviennent lors des répétitions le point d'ancrage de son travail au nom d'une prétendue fidélité à l'œuvre...
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Écrit par
- Claude VAUGIER
: professeur certifié de lettres modernes, D.E.A. d'études théâtrales, correspondante de la revue
Opéra International
Classification
Média
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