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WEHLER HANS ULRICH (1931-2014)

Hans-Ulrich Wehler, par ses travaux sur la société allemande des xixe et xxe siècles, fut un des historiens les plus influents de la république fédérale d’Allemagne.

Né le 11 septembre 1931 à Freudenberg (dans le Land actuel de Rhénanie-du-Nord-Westphalie), Hans-Ulrich Wehler passe sa jeunesse non loin de là à Gummersbach, où s’étaient établis ses parents, tous deux issus de familles calvinistes néerlandaises. Grandissant dans une famille opposée au national-socialisme, Wehler sera toutefois membre des Jeunesses hitlériennes, avec son ami Jürgen Habermas. Son père meurt sur le front au début de la Seconde Guerre mondiale, mais cette mort ne sera confirmée qu’en 1963.

Tradition historiographique allemande et modèle américain

Après avoir obtenu son Abitur (l’équivalent du baccalauréat), il s’inscrit aux universités de Bonn et de Cologne, mais part aux États-Unis en tant que boursier pour étudier à l’Ohio State University. Il prolonge son séjour en voyageant sur la côte ouest. Les États-Unis resteront son point de repère pour la civilisation occidentale, le point d’ancrage de ses travaux d’historien.

De retour en Allemagne en 1953, il poursuit ses études à l’université de Cologne, où il s’intéresse surtout aux cours de Theodor Schieder, professeur d’histoire contemporaine qui est alors l’une des grandes figures de la discipline, et du sociologue René König. Il soutient en 1960 une thèse de doctorat sur les rapports entre social-démocratie et État-nation allemand entre 1840 et 1914.

Devenu assistant de Schieder en 1961, il entame une thèse d’habilitation sur la politique impérialiste des États-Unis avant 1900. Ce travail est refusé par la faculté de philosophie de Cologne, car on le juge politiquement incorrect à l’égard de l’allié américain. Un second travail d’habilitation consacré à la politique de Bismarck n’est accepté que grâce au soutien de Schieder, la faculté n’appréciant pas la perspective critique sur le mythique « chancelier de fer ». Parallèlement, Wehler explore l’historiographie allemande, redécouvrant des historiens actifs en marge de l’historicisme ambiant et s’intéressant tout particulièrement aux historiens émigrés à l’époque du régime nazi. Les ouvrages de la collection Deutsche Historiker en seront le résultat emblématique.

En 1970, il est nommé professeur d’histoire à l’Institut d’études nord-américaines de l’Université libre de Berlin. L’année suivante, il est élu professeur d’histoire contemporaine générale à l’université de Bielefeld, en Westphalie orientale, où il restera jusqu’à sa retraite, en 1996.

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Écrit par

  • : chercheur qualifié FRS-FNRS, maître de conférences à l'université de Liège (Belgique)

Classification

Autres références

  • HISTOIRE (Histoire et historiens) - Courants et écoles historiques

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    • 1 média
    ...dans les années 1960 que s'ouvre un large débat avec les sciences sociales, qui se développe aussi au travers d'un commentaire critique des Annales. Hans-Ulrich Wehler (1931-2014), professeur d'histoire à l'université de Bielefeld, développe un programme de « science sociale historique » inspirée de...