ARBER WERNER (1929- )
Biophysicien suisse converti à la génétique, né le 3 juin 1929 à Graenichen (Argovie). Il obtient en 1978 le prix Nobel de physiologie ou médecine avec les Américains Daniel Nathans et Hamilton O. Smith, pour la découverte des enzymes de restriction et l'utilisation de ces enzymes en génétique moléculaire.
Responsable de la microscopie électronique au laboratoire de biophysique de l'université de Genève (1953), il rencontre Jean Weigle, un physicien travaillant sur un virus de la bactérie Escherichia coli, le bactériophage lambda. Après l'obtention des premiers clichés microscopiques de ce bactériophage, Arber s'initie aux fondements de la génétique bactérienne et décide de préparer, sous la direction de J. Weigle au California Institute of Technology, une thèse de doctorat sur les propriétés de mutants défectifs de ce même phage lambda (1958). Entre-temps, le groupe de Joshua Lederberg à Stanford met en évidence que l'infection par le phage lambda peut modifier les propriétés génétiques de bactéries fermentant le galactose et propose que l'information génétique est modifiée par le virus : c'est le phénomène de transduction. Arber démontre dans sa thèse que la transduction repose sur un échange entre les gènes du phage lambda et ceux de sa cellule hôte. Se pose alors la question du mécanisme du remaniement génétique.
En 1960, il est de retour en Suisse, où il sera nommé professeur extraordinaire de génétique moléculaire à l'université de Genève (1965). Sachant que l'environnement de la cellule réceptrice conditionne le succès d'un échange génétique, il poursuit ses recherches sur les mécanismes de ce contrôle et découvre dans le milieu cellulaire des enzymes, dites de restriction, dont la fonction est d'identifier et de découper l'ADN « exogène » afin de le neutraliser (1962). Les enzymes de restriction contribuent à l'intégrité de la cellule. Elles constituent aussi des outils essentiels de la génétique moléculaire, rendant possibles le séquençage du génome ou d'autres manipulations jadis considérées comme utopiques.
À partir de 1971, Arber enseigne à l'université de Bâle.
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Écrit par
- Samya OTHMAN : biologiste
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