WESER
Un des grands fleuves d'Allemagne, long de 440 kilomètres, avec un bassin-versant de 45 300 kilomètres carrés drainé vers la mer du Nord, la Weser paraît modeste en comparaison du Rhin et de l'Elbe, entre lesquels elle s'insère. En réalité, le nom de Weser n'apparaît qu'à Münden, après la réunion de deux cours supérieurs d'égale importance, la sage Werra (292 km, 5 505 km2, 50 m3/s), qui vient du Thüringer Wald, et la Fulda (218 km, 6 956 km2, 56 m3/s) qui, venant du sommet du massif de la Rhön, la Wasserkuppe, était sujette à des crues violentes, tout comme son affluent l'Eder, avant des travaux d'aménagement, en particulier l'édification du réservoir d'Edersee.
Les cours de la Werra, de la Fulda, puis celui de la Weser jusqu'à Minden sinuent dans une région de relief haché et confus, le Bergland hessois, où alternent les petits massifs boisés traversés en gorge et les bassins, tels ceux où se nichent les villes de Fulda et de Kassel, puis dans la région des chaînons plissés de la basse Saxe méridionale. La dernière de ces rides est traversée en cluse à Minden ; c'est la Porta Westphalica, percée empruntée par la voie ferrée Cologne-Berlin. C'est à Minden que la Weser quitte le monde hercynien cloisonné, où la navigation fluviale, au demeurant peu active, n'est possible qu'aux péniches de 600 tonnes jusqu'à Kassel. En aval de Minden, où la Weser est franchie en aqueduc par le Mittellandkanal, s'étend la grande plaine du Nord, et le fleuve, riche de 175 mètres cubes par seconde, débouche et s'étale alors dans une large vallée. Près de Verden, il reçoit sur sa droite l'Aller, lui-même grossi de la Leine, et coule dans un Urstromtal, c'est-à-dire dans un ancien chenal par où s'écoulaient les eaux de fonte en avant des glaciers quaternaires. Ce vaste chenal proglaciaire marécageux a été endigué depuis le xiie siècle pour protéger ces polders du Wesermarschen des crues du fleuve et du flot de la marée, qui remonte jusqu'à Brême. Des centrales hydroélectriques ont été construites entre Minden et Brême.
La Weser a un débit annuel moyen de 312 mètres cubes par seconde à son embouchure. La navigation fluviale est ouverte aux chalands de 1 200 tonnes jusqu'à Minden, mais elle est interrompue par les glaces cinquante jours par an. Au fond de l'estuaire, Brême est à la Weser ce que Hambourg est à l'Elbe. Toutefois, l'énorme courant d'importation que connaît le port emprunte beaucoup plus la voie ferrée et l'autoroute que la voie fluviale pour gagner un hinterland qui déborde le seul bassin de la Weser.
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Écrit par
- Pierre RIQUET : maître assistant à l'université de Paris-I
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