WESTERN
À l'Ouest, peu de nouveau
Au cours des dernières décennies, le western a connu un profond déclin qui s'est manifesté aussi bien dans le modèle original – le western américain – que dans sa copie européenne. Après l'explosion du western italien qui déverse à partir de 1964 quelques centaines de films sur les écrans, le genre s'essouffle et disparaît à peu près complètement dans la seconde moitié des années 1970. Délire de violence qui a pu, grâce à Sergio Leone, faire illusion quant à son importance réelle, le western italien est la dégénérescence spectaculaire d'une production liée exclusivement à la civilisation américaine.
Quant au western hollywoodien, sans doute par incapacité de renouvellement et par inadéquation à la poursuite du commentaire de l'histoire américaine, il est progressivement entré en léthargie (disparition de la série B, rareté des œuvres de prestige). Si l'on peut relever encore quelques titres marquants au cours des années 1970 (La Chevauchée sauvage de Richard Brooks, 1975 ; Le Dernier des géants de Don Siegel, 1976 ; Buffalo Bill et les Indiens de Robert Altman, 1976 ; Missouri Breaks d'Arthur Penn, 1976 ; Un rabbin au Far West de Robert Aldrich, 1979) et quelques transpositions contemporaines de la mythologie du western (Le Souffle de la tempête d'Alan Pakula, 1978 ; Le Cavalier électrique de Sydney Pollack, 1979), pour l'essentiel le genre semble tari. Les difficultés créatrices et le fiasco financier de La Porte du Paradis (Heaven's Gate, 1979) de Michael Cimino confirment l'enlisement d'une production qui n'a plus l'écoute du public. Faut-il pour autant parler de la mort du western ? La question est entre les mains des créateurs et des financiers. Si les films se sont faits très rares au cours des années 1980, des œuvres aussi différentes que Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner, Dead Man de Jim Jarmusch (1995), Pale Rider de Clint Eastwood (1985) ou encore Le Secret de Brokeback Mountain de Ang Lee (2005) montrent que si le western a perdu tout sens comme mythe d'origine, sa forme continue de séduire des metteurs en scène inventifs.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean A. GILI : professeur émérite, université professeur émérite, université Paris I-Panthéon Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
-
ALTMAN ROBERT (1925-2006)
- Écrit par Joël MAGNY
- 2 225 mots
Le regard du cinéaste sur l'Amérique ne pouvait se dispenser d'aborder ce rituel mythologico-historique que constitue le western. Altman lui consacre deux films extrêmement différents. Le premier, John McCabe, joue avec les stéréotypes du genre mais se refuse à exalter la moindre valeur héroïque et... -
BANDE DESSINÉE
- Écrit par Dominique PETITFAUX
- 22 913 mots
- 16 médias
...), justicier à l’idéologie fasciste créé en 1938 par Carlo Cossio (1907-1964), et par les bandes d’aventures exotiques de Franco Caprioli (1912-1974). En 1948 débute un western qui deviendra l’un des grands classiques du genre, Tex Willer, dessiné à l’origine par Galep (Aurelio Galleppini, 1917-1994),... -
BERNSTEIN ELMER (1922-2004)
- Écrit par Juliette GARRIGUES
- 847 mots
Il est l'auteur d'une des plus célèbres musiques de film, celle des Sept Mercenaires. Mais le compositeur et chef d'orchestre américain Elmer Bernstein est aussi – aux côtés de ses compatriotes Alex North et Bernard Herrmann – un des protagonistes du renouveau du langage musical cinématographique...
-
BOETTICHER BUDD (1916-2001)
- Écrit par Alain GAREL
- 611 mots
Né le 29 juillet 1916 à Chicago, dans l'Illinois, Oscar Boetticher Jr. poursuit ses études à l'université de l'Ohio avant d'entreprendre une carrière de joueur de football américain. Au milieu des années 1930, alors qu'il est en convalescence au Mexique, il se découvre une telle passion pour la tauromachie...
- Afficher les 37 références