KEMPFF WILHELM (1895-1991)
Kempff compositeur
Le compositeur laisse une œuvre abondante, mais mal connue, qui s'inscrit dans le prolongement esthétique de Brahms avec un sens de l'humour et du clin d'œil assez prononcé : quatre opéras – Die Flöte von Sanssouci (1918), König Midas, d'après Wieland (1930), Familie Gozzi (1934), représenté au San Carlo de Naples, Die Fasnacht von Rottweil (1937) ; un ballet, Der Spiegel des Hamlet (1947) ; un concerto pour violon (créé par G. Kulenkampff, 1932), deux concertos pour piano (1915 et 1927), deux symphonies (no 1, 1923 ; no 2 créée par Furtwängler au Gewandhaus de Leipzig en 1926), un oratorio sur un poème d'Ernst Wiechert (Deutsche Passion, op. 40), une cantate dramatique (Deutsches Schicksal – « Destin allemand », 1937), l'Ouverture fédéricienne (1935), la Suite arcadique pour orchestre de chambre, d'après Watteau (1939), deux quatuors à cordes (1942) et de nombreuses pièces pour piano, qu'il jouait parfois au cours de ses concerts. Il a également transcrit pour le piano des extraits de cantates, des pièces d'orgue et instrumentales de Jean-Sébastien Bach, notamment la Siciliana de la Troisième Sonate pour flûte et clavecin, popularisée par l'enregistrement qu'en fit Dinu Lipatti.
Ce besoin d'adapter pour le piano les pages qu'il chérissait particulièrement reflète l'ouverture d'esprit de cet humaniste pour qui n'existait aucune barrière instrumentale ou culturelle. Kempff aimait autant Homère que les églises romanes ou la photographie et avait conscience du rôle que l'artiste pouvait jouer dans la société contemporaine pour lutter contre sa déshumanisation. Un être pur qui justifie cette phrase maintes fois répétée : « Les autres, on les applaudit ; Kempff, on l'aime. »
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Média