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WIEN WILHELM (1864-1928)

Né le 13 janvier 1864 à Fischhausen (Prusse-Orientale, aujourd'hui en Pologne), Wilhelm Wien était le fils d'un propriétaire terrien. Après des études universitaires à Göttingen et à Berlin, il consacra sa thèse (soutenue en 1886) à l'étude expérimentale de la diffraction de la lumière et à l'influence des matériaux sur la couleur de la lumière réfractée, dans le laboratoire de Hermann von Helmholtz. Nommé professeur à l'université d'Aix-la-Chapelle en 1896, il y passa deux ans avant de rejoindre l'université de Giessen, puis celle de Würzburg où il succéda, en 1899, à Wilhelm Röntgen. Il passa les huit dernières années de sa vie à l'université de Munich, ville où il mourut le 30 août 1928.

À la fois expérimentateur et théoricien de talent, Wien fit progresser de façon spectaculaire la thermodynamique. L'amélioration des techniques de mesure des hautes températures lui permit d'énoncer la loi décrivant la variation des longueurs d'onde émises par un corps avec sa température. Il définit en 1894 le « corps noir », corps idéal qui absorbe tous les rayonnements. Cette notion s'avéra essentielle pour les progrès de la thermodynamique moderne. La loi de Wien qui décrit la distribution en énergie du rayonnement émis par un corps en équilibre thermique se révéla bien correspondre aux mesures, pour la partie haute fréquence du spectre. Le prix Nobel de physique récompensa en 1911 ses travaux. La loi obtenue presque simultanément par John William Strutt Rayleigh décrivait au contraire la partie basse fréquence du spectre. Il faudra attendre Max Planck et sa quantification du rayonnement pour comprendre la totalité du spectre.

En 1897, l'étude des rayons cathodiques l'amena à confirmer les résultats de Jean Perrin et à mesurer, en même temps que John Joseph Thomson mais par une autre méthode, le rapport de la charge à la masse des « atomes d'électricité » : les électrons.

Les travaux théoriques de Wien sur le rayonnement du corps noir ont, selon l'expression de Max von Laue, « mené les physiciens au seuil de la physique quantique ».

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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