WILLEM CORNELISZ (mort en 1253 env.)
Vers 1240, à Anvers, Willem Cornelisz, un clerc proche des milieux défavorisés, propage avec succès une doctrine où les idées de Libre-Esprit se mêlent aux recommandations plus traditionnelles de la pauvreté volontaire.
Willem (ou Guillaume) Cornelisz semble avoir tiré parti d'une opposition populaire aux évêques de Cambrai, dont dépendait Anvers, pour radicaliser une conception de la pauvreté volontaire initialement proche de l'évangélisme vaudois. S'il partage avec les disciples de Valdès le refus des prêtres et des indulgences, il s'en éloigne et annonce les bégards du xive siècle quand il proclame : « Il est permis de dérober aux riches et de donner aux pauvres. » Il estime, à l'égal des amauriciens, qu'il n'y a pas d'enfer. La pauvreté abolit, selon lui, la culpabilité : « La simple fornication n'est pas un péché pour qui vit dans la pauvreté... » « Si elle est dans l'indigence et dans la pauvreté [et Willem entend par là la pauvreté volontaire], une femme peut bien se donner sans pécher. » Certaines de ses recommandations, telles que « nul homme ne peut connaître sa femme si ce n'est trois fois par semaine », indiquent chez lui une volonté d'affiner la promiscuité qui règne dans les classes laborieuses et de mener la liberté de nature au stade de la courtoisie et du respect de la femme. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que le souci de privilégier la relation amoureuse s'exprime à la même époque, et à Anvers, dans l'œuvre de Hadewijch.
Willem meurt vers 1253. Quatre ans plus tard, l'évêque de Cambrai, Nicolas des Fontaines, finance lui-même la répression contre les partisans de Willem Cornelisz, dont il fait exhumer et brûler le corps. Cependant, l'agitation semble s'être poursuivie jusque dans les années 1280.
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Écrit par
- Raoul VANEIGEM : écrivain
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LIBRE-ESPRIT MOUVEMENT DU
- Écrit par Raoul VANEIGEM
- 3 154 mots
Autre filiation possible d'Aleydis et de Hadewijch : Willem Cornelisz. Proche des ouvriers tisserands d'Anvers – qui dépend de l'archevêché de Cambrai –, il décrète, vers 1250, que le pauvre ne commet pas de péché, quoi qu'il fasse, et que voler un riche n'est pas voler. Certains points de sa doctrine...