MENGELBERG WILLEM (1871-1951)
Les Pays-Bas possèdent, grâce à Willem Mengelberg, l'un des meilleurs orchestres du monde : pendant quarante-six ans, Mengelberg a été à la tête de l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam qui n'avait que sept ans d'existence lorsqu'il en prit la direction. Patiemment, il a effectué un long travail pour le hisser au niveau des plus grands, son exigence n'ayant d'égale que son enthousiasme communicatif pour la musique. Par une judicieuse répartition des programmes et des chefs invités pendant son absence, Mengelberg a fait du Concertgebouw l'un des rares orchestres du monde capables de s'adapter aussi aisément aux répertoires germaniques et français, et aux musiques de toutes les époques. Il a imposé les œuvres de Gustav Mahler et Richard Strauss, qui ont souvent dirigé eux-mêmes à Amsterdam. Il a vécu en contact permanent avec la musique de son temps, faisant connaître aussi bien Tchaïkovsky en 1896 que Debussy, Ravel, Schönberg et Stravinski au début du xxe siècle ou Bartók, Kodály et Tansman entre les deux guerres.
Willem Mengelberg est né à Utrecht le 28 mars 1871 dans une famille d'origine allemande. Il travaille avec Richard Hol, Henry Wilhelm Petri et Anton Averkamp dans sa ville natale, puis au Conservatoire de Cologne avec Franz Wüllner, Gustav Jensen et Isidor Seiss, qui lui donnent une solide formation de pianiste et compositeur. Les premières années de sa carrière sont consacrées au piano mais il est vite attiré par la direction d'orchestre et est nommé directeur de la musique à Lucerne (1891). Il revient aux Pays-Bas en 1895 pour remplacer Willem Kes à la tête du Concertgebouw d'Amsterdam. En 1897, il prend en outre la direction du Toonkunstkoor avec lequel il donne chaque année la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach. De 1907 à 1920, il est à la tête des Museumkonzerten de Francfort et, entre 1911 et 1914, il dirige régulièrement les concerts de la Royal Philharmonic Society à Londres. En 1905, il effectue son premier séjour aux États-Unis où il retourne régulièrement avant de prendre la direction du National Symphony Orchestra (1921-1929). Il partage alors sa saison entre Amsterdam et New York, ce qui ne l'empêche pas d'apparaître à la tête des plus grands orchestres du monde. L'université d'Utrecht crée une chaire à son intention en 1933 et il commence alors une carrière de pédagogue. À la suite de ses prises de position en faveur du régime hitlérien, il doit abandonner la direction du Concertgebouw en 1941 et, après la guerre, s'exile en Suisse, à Zuort, où il meurt le 21 mars 1951.
Avec Bruno Walter, Mengelberg a peut-être été l'un de ceux qui ont le plus œuvré en faveur de la musique de Mahler. Pour son jubilé d'argent au Concertgebouw, en 1920, il dirigea l'intégrale de l'œuvre de Mahler. Il organisa des saisons analogues consacrées à la musique française (1922) et à la musique néerlandaise (1902, 1913, 1935). Richard Strauss lui a dédié Une vie de héros et Rachmaninov Les Cloches.
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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