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CASLON WILLIAM (1692-1766)

Contemporain de Fournier le Jeune, le typographe anglais William Caslon n'eut pas la chance de naître comme lui dans une famille de fondeurs. Comme beaucoup de typographes du xviiie siècle, Caslon apprit le métier par une voie détournée. Il commença en effet sa vie professionnelle en gravant des fûts de canons et des armes de chasse. C'est en voulant perfectionner sa technique qu'il pratiqua la fonte des métaux et s'intéressa alors à la fonte des caractères. Plusieurs personnalités de la Cour lui ayant accordé leur protection, Caslon créa la première fonderie de caractères, permettant ainsi à l'Angleterre d'échapper en ce domaine à la dépendance hollandaise.

Caslon s'inspira d'abord des modèles elzéviriens puis, en 1734, donna ses caractères romains — qui devaient servir en 1776 à imprimer la Déclaration d'indépendance américaine — et italiques de quatorze tailles différentes. Comme la plupart de ses contemporains, Caslon imprima des textes des classiques latins ; il imprima aussi les œuvres complètes de l'écrivain John Selden. Mais il ne se cantonna pas dans l'alphabet latin. Il fondit, grava des caractères grecs, hébreux et même coptes, pour le Pentateuque de John Williams, à la demande d'une société missionnaire anglicane qui, comme sa rivale de Rome, s'intéressait aux Églises orientales. À sa mort, Caslon laissait à ses héritiers une affaire florissante qui subsista jusqu'en 1937 et un modèle de caractères que l'on retrouve encore parfois de nos jours. Sa renommée était telle que Baskerville ne put l'éclipser et qu'il dut même imprimer certains textes avec des caractères Caslon. C'est grâce à lui que l'Angleterre a pu s'affirmer dans le domaine de la typographie.

— Michel MARION

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