COLLINS WILLIAM (1727-1759)
Poète préromantique anglais né le 25 décembre 1721 à Chichester (Sussex), mort le 12 juin 1759 à Chichester.
Collins fait ses études au collège de Winchester, où il noue la relation la plus stable et féconde de sa vie chaotique : son amitié avec le poète et critique Joseph Warton. Alors qu'il n'a que dix-sept ans, il compose, influencé par les Pastorales de Pope, ses quatre « Églogues persanes » (Persian Eclogues, 1742 ; intitulées Oriental Eclogues dans la 2e édition de 1757), la seule de ses œuvres appréciée de son vivant. En 1744, il publie Epistle : Addrest to Sir Thomas Hanmer on his Edition of Shakespeare's Works, où l'on trouve l'exquis « Dirge in Cymbeline ».
Après l'obtention de son diplôme au Magdalen College d'Oxford en 1743, Collins part pour Londres en 1744. Un héritage, complété par une rente versée par son oncle, lui permet de vivre comme un homme du monde. Il se lie d'amitié avec le docteur Johnson, qui s'intéresse au talent puis au sort du poète. Collins, qui mène une vie de débauche et dépense sans compter, se trouve lourdement endetté dès 1746. Il accepte de collaborer avec Warton à l'écriture d'un volume d'odes. Les poèmes des deux auteurs sont en définitive publiés séparément en décembre de la même année (le livre de Collins est daté sur la page de titre de 1747). Alors que le recueil de Warton reçoit un bon accueil, les Odes on Several Descriptive and Allegorical Subjects de Collins passent pratiquement inaperçues. Bien qu'affecté par cet échec, Collins continue à parfaire son style, dans la veine de son ode « To Simplicity ».
En 1749, l'oncle de Collins meurt en lui laissant assez d'argent pour éponger ses dettes. Au cours des mois suivants, Collins écrit son « Ode on the Popular Superstitions of the Highlands of Scotland », qui annonce les thèmes et l'esprit des poètes romantiques. À partir de 1751, sa santé mentale et physique décline. Il cherche la guérison dans les voyages, avant d'être interné dans un asile d'aliénés en 1754. Placé sous la garde de sa sœur, il passe les cinq dernières années de sa vie à Chichester dans la misère, oublié de ses amis littéraires qui le croient mort. Son œuvre sera admirée et reconnue après sa mort.
Malgré sa courte carrière, Collins est considéré comme l'un des plus grands poètes lyriques anglais du xviiie siècle. L'édition de ses poèmes a été établie par Roger Lonsdale en 1976 (The Poems of Thomas Gray, William Collins, Oliver Goldsmith).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature
- Écrit par Elisabeth ANGEL-PEREZ , Jacques DARRAS , Jean GATTÉGNO , Vanessa GUIGNERY , Christine JORDIS , Ann LECERCLE et Mario PRAZ
- 28 170 mots
- 30 médias
...s'être inspiré de Virgile, de Claude Lorrain et des peintres bolonais pour les Seasons (1726-1730). Mais le sentiment de la nature s'éleva au-dessus du ton descriptif de Thomson et devint lyrique dans la mince œuvre poétique (surtout dans l'Ode to Evening) de William Collins (1727-1756). -
ROMANTISME
- Écrit par Henri PEYRE et Henri ZERNER
- 22 170 mots
- 24 médias
... et de l'enthousiasme, que le romantisme reprendra avec plus d'éclat, sont traités avec prédilection par ces poètes, et par d'autres, tels William Collins (1721-1759), dont une ode au moins (« Au soir ») est fort belle, et Thomas Gray (1716-1771), dont l'« Élégie dans un cimetière de campagne...