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HUSKISSON WILLIAM (1770-1830)

Homme d'État britannique et grande figure du parti tory dans les premières décennies du xixe siècle, William Huskisson est né dans une famille modérément aisée du Worcestershire, il a bénéficié de la protection d'un oncle, médecin de l'ambassade d'Angleterre à Paris : il passe plusieurs années dans la capitale française à partir de 1783, assiste aux débuts de la Révolution et ne revient dans son pays qu'en 1792. Après avoir occupé un poste administratif, il rentre pour la première fois aux Communes en 1796 et, avec quelques interruptions, y siégera jusqu'à sa mort, comme représentant de circonscriptions successives, mais surtout, à partir de 1823, de Liverpool. Grand ami de George Canning, il partage nombre de ses idées et le suit dans sa carrière jusqu'en 1827. Sa réputation politique a reposé surtout sur sa compétence en matière économique et financière ; ses interventions ont été nombreuses sur les questions monétaires, le statut de la Banque d'Angleterre, les politiques inflationnistes ou déflationnistes ; il est l'auteur du système de l'échelle mobile des tarifs douaniers sur les grains, adopté en 1815. Il occupe plusieurs postes ministériels, en particulier le Board of Trade de 1823 à 1827. Réformateur modéré comme Canning, il soutient la cause de l'émancipation des catholiques et, contre le duc de Wellington, l'idée d'une redistribution partielle des sièges des Communes au profit des villes manufacturières. Acquis aux principes du libre-échange, il participe aux politiques de limitation du protectionnisme. Sans être autrement convaincu de la justesse des revendications ouvrières, il accepte de soutenir l'abolition des lois sur les coalitions et est l'un des principaux inspirateurs de la législation de 1825 qui permet les associations syndicales. Sa mort accidentelle en 1830 a beaucoup contribué à sa célébrité : il est mort écrasé par une locomotive lors de l'inauguration de la ligne Liverpool-Manchester, devenant ainsi la première victime connue du chemin de fer. Froid et réservé, toujours ferme, loyal envers son parti, il laisse le souvenir d'un homme politique exemplaire, mais assurément pas d'un tribun populaire.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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