KELVIN WILLIAM THOMSON lord (1824-1907)
Contributions diverses
Dans le domaine du magnétisme, on doit à Thomson des perfectionnements du compas de marine, dont il réduisit les dimensions, et auquel il adjoignit des moyens de compensation relatifs au magnétisme, tant permanent qu'induit, des coques de fer.
En mécanique, il se signala par sa théorie du gyroscope et, en hydrodynamique, il étudia le mouvement des fluides en rotation, développant, en 1867 plus particulièrement, les recherches de H. von Helmholtz sur les tourbillons. Des expériences qu'il fit sur ce sujet lui suggérèrent l'idée d'une théorie de la matière fondée sur l'hypothèse d'atomes tourbillonnaires ; mais elle ne se révéla pas aussi féconde qu'il l'avait espéré.
Parmi plusieurs contributions à l'art nautique, il y a lieu de noter l'invention d'une machine à sonder les fonds marins, fondée sur l'étude théorique du comportement d'une longue ligne dans l'eau (1872), et son perfectionnement des méthodes de calcul des positions en mer. Il se consacra aussi à l'étude des courants et construisit un analyseur pour la prédiction des marées.
Sa publication la plus volumineuse fut une Natural Philosophy, écrite en collaboration avec P. G. Tait (1831-1901), dont seul parut le premier tome. Au cours d'une longue carrière, féconde pour la physique, William Thomson écrivit surtout pour ses pairs, et ce sont eux qui peuvent apprécier toute la valeur de son œuvre.
Toutefois son évaluation de l'âge de la Terre suscita de vives controverses. Dans les années 1865-1869, il traita de problèmes de distribution thermique qu'il avait déjà abordés dans son enseignement. Prenant en compte les effets pratiques des courants et divers facteurs de transmission et de perte de la chaleur, il conclut à un âge du globe compris entre vingt millions et deux cents millions d'années, bien inférieur à la durée supputée par les géologues et les évolutionnistes. T. H. Huxley mena la contestation contre les thèses de Thomson, qui continuèrent d'être controversées, jusqu'à ce que les découvertes modernes touchant à la radioactivité et à l'énergie nucléaire missent un terme au débat.
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Écrit par
- Franck GREENAWAY : lecteur en histoire des sciences, The Royal Institution, Royaume-Uni
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