GOWERS WILLIAM RICHARD (1845-1915)
Sir William Richard Gowers, né le 20 mars 1845 à Londres, mort dans cette même ville le 4 mai 1915, est un des plus grands neurologues britanniques. Son ouvrage Manual of Diseases of the Nervous System, publié en 1886 (vol. 1) et 1888 (vol. 2) a très longtemps fait autorité.
Le père de William Gowers, fabricant de chaussures pour femmes, meurt quand celui-ci a onze ans. Après sa scolarité, le garçon entreprend de travailler dans une ferme, sans grand succès. Un médecin rural le prend alors en formation et, après trois années, l’incite à s’inscrire à l’université de Londres, connue pour admettre des candidats ayant un parcours atypique. Admis en 1863, il accomplit un cursus remarquable et se spécialise en pédiatrie et en neurologie à partir de 1870. De 1872 à sa retraite en 1910, il travaille et enseigne à Queen Square, un hôpital londonien du quartier de Bloomsbury, actuellement National Hospital for Neurology and Neurosurgery. Il est également professeur de clinique médicale à l’University College de Londres.
Contrairement à Jean-Martin Charcot, le neurologue français qui travaille sur les maladies nerveuses à la même période, à l’hôpital de la Salpêtrière de Paris, Gowers restera exclusivement dans le champ de la neurologie, sans entrer dans celui des maladies mentales. Sa méthode est celle d’un observateur acéré, prenant note de tout ce qui concerne ses malades. Dans les descriptions cliniques qu’il publie, il se fie à ses observations personnelles plutôt qu’à des sources secondaires. Excellent dessinateur, on lui doit les dessins de patients qui, dans ses ouvrages, illustrent les attitudes caractéristiques associées à telle ou telle maladie nerveuse et qui permettent d’évoquer un diagnostic à la simple observation des attitudes physiques du patient. Ses travaux les plus souvent cités portent sur l’épilepsie et la maladie de Parkinson, mais on lui doit aussi la description de nombreuses autres pathologies ; son nom est ainsi associé à un signe particulier de faiblesse musculaire des cuisses qui contraint le malade à s’aider de ses bras et de ses mains pour se relever de la position agenouillée, souvent observé dans les myopathies.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias