WILBERFORCE WILLIAM (1759-1833)
Homme politique et philanthrope anglais, William Wilberforce est né à Hull dans une vieille famille de propriétaires terriens du Yorkshire. Il fait ses études à Saint John's College de Cambridge et se lie d'amitié avec William Pitt jr. Il hérite, de ses grands-parents, une grosse fortune. En 1780, il entre au Parlement en même temps que Pitt, dont il soutiendra l'action jusqu'à sa mort, en tant que député de Hull. En 1784, Wilberforce se fait élire dans le Yorkshire. Aux Communes, il est connu pour son influence et pour ses nombreuses relations. Il se bat pour la réforme du Parlement et pour l'émancipation politique des catholiques.
En 1784-1785, il se convertit au christianisme évangélique, sous l'influence d'un de ses anciens professeurs, Isaac Milner, avec lequel il fonde, en 1787, la Société pour la réforme des mœurs. En même temps, Wilberforce crée la Société pour l'abolition du commerce des esclaves, qui se préoccupe surtout d'agir dans ce sens aux Antilles britanniques. Beaucoup de quakers, gagnés à cette cause depuis 1783, adhèrent à la Société, qui sert aussi d'exemple à l'étranger. Le fondateur est associé dans cette œuvre à Henry Thornton, Thomas Clarkson (dont les ouvrages auront une grande portée), Charles Grant, E. J. Eliot (beau-frère de Pitt), Zachary Macaulay, James Stephen, Granville Sharp. On les appelle « les Saints », puis, après le mariage de Wilberforce et son installation à Clapham, « la secte de Clapham ». Un périodique, fondé en 1801, le Christian Observer, défend les idées de ce groupe.
Wilberforce se fait le porte-parole au Parlement des partisans de l'abolition de la traite. Dès 1789, il présente des propositions de loi interdisant le commerce des esclaves sous le pavillon anglais et l'importation de nouveaux esclaves aux Antilles.
La réputation de Wilberforce s'étend à l'Europe. La République française lui confère le titre de citoyen d'honneur. En réalité, bien loin d'être attiré par les idées politiques de la France révolutionnaire, il s'intéresse surtout aux questions religieuses et humanitaires. En 1802, il rencontre cependant en Angleterre l'abbé Grégoire, qui reste à ses yeux un régicide, mais dont il admire l'œuvre et les idéaux.
En 1807, il obtient son premier succès : après de longs délais et des attaques répétées des colons, la traite est interdite dans les colonies de l'Angleterre.
Wilberforce, d'ailleurs, devient assez conservateur. (En 1815, il défendra les corn laws (impôts sur les importations de blé) et, d'autre part, les mesures répressives tendant à faire cesser l'agitation dans la classe ouvrière.) En 1812, il quitte sa vaste circonscription électorale du Yorkshire et se fait élire à Bramber (Sussex).
En 1814, il envoie une lettre ouverte à Talleyrand, pour protester contre le projet de traité franco-anglais qui autorise la traite pour cinq années encore.
Comprenant que la loi de 1807 n'a pas soulagé ceux des Noirs qui étaient déjà esclaves, il passe, en 1821, à une deuxième phase de son action pour l'émancipation immédiate des Noirs. Il participe en 1823 à la création de la Société contre l'esclavage, dont il devient le vice-président.
Au Parlement, il charge sir Thomas Buxton de défendre ses thèses et, en 1825, il se retire de la vie politique. La loi d'abolition de l'esclavage est adoptée en 1833, un mois après sa mort.
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Écrit par
- Martine MEUSY : diplômée d'études supérieures de science politique, chargée d'études à la direction de la Documentation française
Classification
Autres références
-
ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage
- Écrit par Jean BRUHAT
- 2 944 mots
- 3 médias
Parmi les personnalités touchées par cette agitation, la plus efficace est un jeune député venu de l'aristocratie,William Wilberforce, qui s'attache au sort des esclaves après s'être préoccupé de celui des enfants pauvres et des prisonniers. Une Société pour l'abolition de la traite (Society for...