SMITH WILLIE (1893/97-1973)
Pianiste et compositeur de jazz américain (on lui doit notamment Echoes of Spring, Relaxin', Zig Zag, Conversation on Park Avenue), Willie Smith naît selon ses différents biographes, le 24 novembre 1893, le 23 novembre 1897 ou le 25 novembre de la même année, à Goshen, dans l'État de New York ; il débute comme professionnel à Newark en 1914.
Deux ans plus tard, il s'engage dans un régiment d'artillerie pour combattre en France : sa bravoure au feu lui vaudra le surnom de « The Lion », par lequel on le distingue de son homonyme, le saxophoniste Willie Smith. À New York, au début des années 1920, il dirige ses propres orchestres, se produit en soliste et accompagne dans les studios d'enregistrement des chanteuses de blues comme Mamie Smith. « The Lion » est à cette époque l'un des dieux vivants du style « stride ». Il a pour admirateurs, amis, ou disciples les plus grands pianistes de Harlem : James P. Johnson, Duke Ellington, Fats Waller, Count Basie, Earl Hines, Art Tatum. En avril 1935, il renregistre pour la première fois un disque sous son nom. Des tournées le conduisent, vers 1950, en Europe et en Afrique du Nord. Il écrit en 1965 son autobiographie, Music on My Mind. Durant les années 1960 et 1970, il est toujours sur la brèche, donne de nouveaux concerts en Europe, signe d'autres albums. C'est un artiste à la tête remplie de projets qui meurt le 18 avril 1973 à New York.
Smith était un instrumentiste habile qui jouait avec un art consommé du contraste entre une main gauche puissante et une main droite extrêmement déliée. Il possédait au plus haut point le sens de l'élégance mélodique, de la combinaison sonore savoureuse et captait l'attention de son public en faisant appel, au fil d'une même improvisation, à des formules rythmiques et structurelles très diverses. « Le style du Lion, a déclaré le pianiste arrangeur Billy Strayhorn, ne ressemble à celui d'aucun autre pianiste. C'est un surprenant mélange de contrepoint, d'harmonies chromatiques et de figures en forme d'arabesques qui sont aussi rafraîchissantes qu'une eau de source. »
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Écrit par
- Alain GERBER : docteur en psychologie, membre du Collège de pataphysique et de l'Académie du jazz, romancier
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