HOMER WINSLOW (1836-1910)
Peintre et graveur américain. Winslow Homer débute comme lithographe à Boston, puis se rend en 1859 à New York où il étudie la peinture. Il exécute à cette époque un grand nombre de gravures sur bois pour des journaux illustrés. Les motifs, les compositions sont ceux de l'illustration populaire du temps en Europe et en Amérique ; le dessin est sommaire, encore gauchi par la technique du bois gravé. Il se dégage de ces gravures une sorte de modernité maladroite, dont la poésie n'apparaît peut-être qu'à distance, et dont se ressentent les premières peintures caractéristiques de Homer. Certaines reprennent directement la composition de gravures, qu'elles colorient sans accorder toujours les teintes acides ni user de toutes les possibilités de la peinture à l'huile pour suggérer la troisième dimension (The Morning Bell, 1866, Yale University Art Gallery, New Haven, Conn. ; Croquet scene, 1866, Art Institute, Chicago ; et de nombreuses peintures à sujets militaires, à rapprocher de bois publiés dans le Harper's Weekly).
Un premier voyage en Europe, au moment de l'Exposition universelle de 1867, n'entraîne pas de transformation très sensible dans l'œuvre peinte de Homer, où un espace à deux dimensions, par aplats (Croquet Match, 1868-1869, coll. part., États-Unis) commence à alterner avec des compositions plus modelées, d'un éclairage plus subtil et d'une écriture plus souple (The Bridle Path, White Mountains, 1868, Sterling and Clark Institute, Williamstown, Mass.). Cette évolution vers plus de réalisme s'accentue par la suite, marquée par de fortes influences européennes : celle de Millet (Girl with Pitchfork, 1867, coll. Phillips, Washington) ; celle de Courbet (On the Beach, 1870, Canajohavie Library and Art Gallery, New York) ; bientôt celle des impressionnistes (Boys in a Pasture, 1874, Museum of Fine Arts, Boston). Après un nouveau voyage en Europe (1881), au cours duquel il séjourne en Angleterre, sur la côte de la mer du Nord, Homer se met à peindre avec prédilection de grandioses marines inspirées par la lutte des « travailleurs de la mer » et de l'Océan (Northeaster, 1895 ; The Gulf Stream, 1899, Metropolitan Museum of Art, New York). Ces œuvres plus prenantes que séduisantes combinent une observation réaliste avec un intense contenu émotionnel et un symbolisme latent, dans un effort de synthèse qui parfois évoque lointainement Géricault.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre GEORGEL : conservateur en chef du Patrimoine
Classification
Médias
Autres références
-
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - Les arts plastiques
- Écrit par François BRUNET , Éric de CHASSEY , Encyclopædia Universalis et Erik VERHAGEN
- 13 464 mots
- 22 médias
...manière de William Hogarth, les mœurs et travers de la démocratie dans les bourgades de la frontière. Parmi les peintres plus connus, on retiendra surtout Winslow Homer, l'un des rares illustrateurs de la guerre de Sécession, plus tard le chantre cézannien de la côte du Maine, et Thomas Eakins, grand...