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PAALEN WOLFGANG ROBERT (1905-1959)

Né à Vienne dans une famille qui encourage très tôt sa vocation picturale, Paalen étudie librement la peinture en Italie, en Allemagne et à Paris. Dès 1925, il est invité à participer à l'Exposition de la Berliner Secession. Il pratique un impressionnisme tempéré par le culte de Cézanne, qu'il gardera toute sa vie. La crise de 1929 ruine sa famille et Paalen, malgré une santé fragile, ne peut se résoudre à exercer un art commercial. Il découvre à Paris les arts primitifs (des gravures préhistoriques à l'art océanien) et s'en inspire (Personnages dans une grotte, 1933). Sa position picturale est alors assez incertaine pour qu'il participe en 1934 au groupe Abstraction-Création, de stricte obédience géométrique, dans le temps même où André Breton le découvre. Sa deuxième exposition particulière en 1936 fait figure d'événement. Non seulement tous les surréalistes la visitent, mais on y voit passer Picasso et Kandinsky. Ce qu'on nommera plus tard la « période cycladique » de Paalen prend fin et pendant quelques années il évoque un monde essentiellement nocturne, d'inspiration directement « romantique allemande » où des êtres fantastiques surgissent et disparaissent d'une façon magique (Combat des princes saturniens, 1937, coll. Tronché, Paris), avant de se résoudre en tourbillons furieux où règne l'automatisme. À la même époque, il commence à publier des textes de revues et réalise quelques objets surréalistes : ainsi Le Nuage articulé (1937, musée d'Art moderne, Stockholm), d'une sûreté exemplaire dans l'humour (il s'agit d'un parapluie en mousse-éponge verdâtre). En septembre 1939, il se réfugie au Mexique, qui deviendra pour lui une seconde patrie. Il subit alors l'emprise des masques totémiques de la Colombie britannique. Animateur du surréalisme au Mexique, il se sépare cependant du mouvement pendant quelque temps, et s'en explique dans sa revue Dyn : en bref, il refuse l'intérêt porté par les surréalistes aux doctrines de Hegel et de Marx, en même temps qu'il prône un peu naïvement la recherche d'une inspiration artistique dans le progrès des sciences physiques. Ces préoccupations extra-picturales ne vont pas sans peser sur sa peinture, qui perd alors son aspect visionnaire au profit d'une interrogation abstraite de l'espace. Cependant, dans certaines œuvres, cette interrogation retrouve un sens mythique et se pare de voilures somptueuses (Selam Trilogy, 1947, coll. part., New York). Vers 1950, il renoue avec Breton et passe deux années à Paris (1952-1954). Il pratique alors, aussi bien sur la toile que dans ses nombreux dessins, une abstraction lyrique très colorée et nerveuse, où ses préoccupations cosmogoniques s'épurent radicalement (Le Scarabée d'or, 1953, coll. part., Paris). De nouveau malade au Mexique, il expose cependant (1958) une série de toiles sans titres où la suggestion chromatique de l'émotion est portée jusqu'à l'incandescence. En 1959, son suicide soudain « fait la nuit » pour quelques années sur une œuvre où l'ombre tenait une place majeure. Malgré la versatilité de son inspiration, et les présupposés théoriques dont il a accompagné son œuvre (d'ailleurs fort intelligemment), le rôle de Paalen dans le surréalisme et l'art moderne en général, reste grand. En définitive, la variété de ses dons et sa facilité d'assimilation n'étaient dans son cas que la marque d'une personnalité qui a trouvé à s'exprimer totalement par son activité plastique de caractère poétique.

— Gérard LEGRAND

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  • SURRÉALISME - Surréalisme et art

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    ...l'équivalent de la réflexion hégélienne, qui demeurera pour lui une « clé » majeure de lecture du monde. Toute différente est la démarche de Wolfgang Paalen, qui renouvelle l'automatisme et y ajoute le procédé nouveau du fumage, cependant que d'autres surréalistes imaginent la « décalcomanie...