WOUNDED KNEE (déc. 1890)
Wounded Knee désigne un hameau et une crique situés sur la réserve indienne de Pine Ridge, au sud-ouest de l'État du Dakota du Sud, aux États-Unis. Ce fut le lieu de deux affrontements entre Indiens d'Amérique du Nord et représentants du pouvoir fédéral.
Le 29 décembre 1890, plus de 200 Sioux, hommes, femmes et enfants, étaient massacrés par des soldats américains lors de la « bataille » de Wounded Knee, épisode qui marque la soumission finale des Indiens d'Amérique du Nord. Les Sioux Teton, espérant une amélioration de leurs dures conditions de vie, en particulier la fin de l'état de quasi-famine provoqué par la réduction de la taille de leurs réserves à la fin des années 1880, s'enthousiasmèrent aux promesses de Wovoka, prophète Paiute, qui prédisait la disparition de l'homme blanc et un retour sur les terres des ancêtres si certains rites et certaines danses étaient pratiqués. Ces rites, connus sous le nom de « Danse des fantômes », provoquèrent la stupeur chez les Blancs et conduisirent à l'intervention des forces militaires fédérales. L'armée soumit le mouvement à l'origine de la « Danse des fantômes », mais, au cours de son arrestation, le 14 décembre, le chef Sitting Bull fut tué par les policiers de la réserve, alors que quelques centaines de Sioux quittaient Pine Ridge, cherchant refuge dans les Badlands. Considérés comme hostiles parce qu'ils avaient quitté la réserve, ces Indiens se réunirent autour du chef Big Foot (qui était atteint d'une pneumonie), mais se rendirent calmement aux soldats du 7e cavalerie dans la nuit du 28 décembre. Après une nuit passée à bivouaquer près de la crique de Wounded Knee, les Indiens furent encerclés et étaient sur le point d'être désarmés lorsqu'une dispute éclata au sujet du nouveau fusil d'un jeune brave. Un coup fut tiré parmi le groupe qui se querellait et un soldat tomba. L'armée ouvrit alors le feu, à bout portant, à l'aide de mitrailleuses. Les Indiens ne possédaient que des gourdins et des couteaux qu'ils avaient cachés dans des couvertures. Ceux qui s'enfuirent furent poursuivis et certains furent tués à des kilomètres du bivouac. Bien que le nombre d'Indiens tués ne soit pas connu (les Indiens ayant par la suite récupéré certains de leurs morts), 144 Indiens, dont 44 femmes et 16 enfants, furent enterrés dans une fosse commune au printemps suivant, lorsque le temps autorisa l'armée à revenir sur les lieux. Environ 30 soldats américains furent tués au cours des affrontements.
Le 27 février 1973, quelque 200 membres du Mouvement indien américain (American Indian Movement, A.I.M.), conduit par Russell Means et Dennis Banks, envahirent le hameau de Wounded Knee, le déclarèrent « Nation indépendante des Sioux Oglala » et jurèrent d'y rester jusqu'à ce que le gouvernement américain réponde aux exigences de l'A.I.M., portant sur un changement à la tête des tribus, une réévaluation de tous les traités concernant les Indiens et la création d'une commission d'enquête sénatoriale sur le traitement réservé aux Indiens en général. Des policiers fédéraux encerclèrent immédiatement les Indiens et un siège commença. Il se termina le 8 mai, date à laquelle les Indiens rendirent les armes et évacuèrent Wounded Knee en échange d'une promesse de négociations sur les griefs indiens. Le bilan du siège, durant lequel période de négociation alternait avec échange de coups de feu, s'éleva à deux Indiens tués et un policier fédéral grièvement blessé.
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