XANTHOS
Première période classique (de 470 environ à 400)
Histoire
Après les guerres médiques, les entreprises athéniennes de la côte Sud de l'Asie Mineure (victoire de l'Eurymédon) entraînent l'appartenance des villes lyciennes (y compris Xanthos) à la ligue athénienne entre 470 et 440 probablement. Mais le pilier inscrit porte une grande inscription lycienne, commémorant certainement des événements historiques, au temps de la guerre du Péloponnèse, de 430 à 413-412, et probablement plus tard (mention d'Artaxerxès III, roi en 405, événements mentionnés par Thucydide). Cette inscription et les douze vers grecs qui la résument attestent que le dynaste de Xanthos participa à la lutte contre Athènes, revanche de l'Eurymédon. Les noms de dynastes mentionnés, Kheriga (Gergis en grec), Kherẽi, Arbinas, se retrouvent sur les monnaies. Nous sommes d'ailleurs au temps où les divinités lyciennes sont assimilées aux grecques (Zeus, Apollon, Artémis, Athéna, celle-ci au droit des monnaies, avec la tête du dynaste au revers).
Archéologie
Après un incendie qui ravagea à nouveau l'acropole (vers 470 ?), les bâtiments y sont reconstruits, très ruinés aujourd'hui : résidence, second temple (d'Artémis ?). Surtout, plusieurs édifices (au toit en double pente ou en terrasse), qualifiés d'hérôa (funéraires ?), sont, vers 470-450, décorés de reliefs divers (par exemple, la procession du dynaste en char) dont le style prolonge souvent l'archaïsme (comme il arrive dans les régions périphériques), à côté d'éléments procédant des styles sévère et classique de la Grèce. Il en est de même dans la seconde moitié du ve siècle avec le sarcophage aux lions et taureau, et le pilier inscrit qui combine des traits orientaux (avant-trains de taureaux à la base de la frise) à des scènes de bataille décorant celle-ci et marquées par l'influence grecque. Les hauts faits du dynaste vainqueur y sont célébrés, tandis que sa statue assise couronnait le pilier en plein ciel (thème eschatologique ?). Au Létôon, un bâtiment à salle hypostyle attesterait l'influence iranienne (Persépolis).
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Écrit par
- Pierre DEMARGNE : professeur honoraire à l'université de Paris-Sorbonne, membre de l'Institut
Classification
Média
Autres références
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DEMARGNE PIERRE (1903-2000)
- Écrit par Martine Hélène FOURMONT
- 737 mots
Né en 1903 à Aix-en-Provence, Pierre Demargne entre à l'École normale supérieure en 1922. Il s'oriente vers l'archéologie et devient membre de l'École française d'Athènes en 1926. Professeur à l'université de Grenoble (1933), puis de Strasbourg (1937), il est mobilisé...