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XIAOSHUO [SIAO-CHOUO], genre littéraire chinois

Un genre oral de la littérature populaire

Duan Chengshi (mort en 863) rapporte le savoir étonnant d'un conteur de xiaoshuo de la ville (ou du marché) qu'il avait écouté vers 830. À Kaifeng, capitale des Song du Nord (960-1126), les xiaoshuo faisaient concurrence aux jiangshi, les narrateurs de récits historiques, et, tout au moins après le repli de la capitale à Hangzhou, aux conteurs bouddhisants.

Aux xii-xiiie siècles, les conteurs professionnels se divisaient théoriquement en quatre classes, dont l'une relevait du xiaoshuo, à l'origine qualifié de yinzi'er, « flûte damasquinée d'argent », probablement parce que cette catégorie de conteurs attirait la clientèle au moyen de cet instrument au son langoureux, introduit semble-t-il vers le viie siècle. Il y a donc lieu de supposer que le répertoire le plus ancien mêlait l'érotisme au surnaturel et au sentimental. Les « cas judiciaires » (gong'an) ne s'y seraient ajoutés que sous les Song du Nord aux xe-xie siècles ; à Hangzhou, au xiie siècle, des récits de bataille y auraient été introduits, pour répondre à la demande des soldats de la garnison. Les conteurs de xiaoshuo auraient été ainsi amenés à empiéter sur le domaine des narrateurs de récits historiques. De ces derniers ils se distinguaient par la brièveté de leur narration, expédiée en une seule séance, par le style lyrique de la récitation coupée de parties chantées, peut-être accompagnées de musique, et par le contenu plus imaginaire de leurs histoires. Cette forme, qui rappelle la chantefable d'Occident, paraît attribuable à l'influence du bian wen, genre bouddhique issu du prêche en langue vulgaire. Il semble que, jusqu'au xviie siècle, le terme de xiaoshuo ait été conservé pour désigner les textes courts en langue vulgaire, quelle qu'en soit l'origine, par opposition aux romans longs, appelés pinghua ou cihua selon le genre, historique ou lyrique, dont ils relevaient. Le passage à l'écrit a bientôt rendu confuse une terminologie dont les distinctions devenaient sans objet.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VII, responsable de la section d'études chinoises à l'université de Bordeaux-III

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  • NOUVELLE

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    • 5 148 mots
    ...aurait pas ouï parler : on connaissait bien le Libro dei sette savi ! Vers le même temps (ixe-xiiie s.), les Chinois produisaient un grand nombre de xiaoshuo(« récits mineurs », ou « histoires brèves » ?) et des huaben (« textes à réciter ») dont les thèmes étaient modernes, et dont la...