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XU BEIHONG[SIU PEI-HONG]ou JUPÉON (1895-1953)

Peintre et professeur d'art chinois, né le 19 juillet 1895 à Yixing (Jiangsu), mort le 26 septembre 1953 à Pékin.

Xu Beihong (connu sous le nom francisé de Jupéon) apprend la peinture dans son enfance auprès de son père, Xu Dazhang, un portraitiste de renommée locale. Xu Beihong devient peintre professionnel ambulant et professeur d'art avant d'avoir vingt ans. Il visite Shanghai en 1912 et commence à étudier la peinture occidentale et le français. Sa rencontre avec Kang Youwei, fervent partisan de la réforme de l'art chinois, marque sans doute le premier grand tournant dans sa carrière. Les idées de Kang Youwei, qui pense que sans les apports occidentaux l'art chinois est voué à la disparition, font sur le jeune Xu Beihong une forte impression .

En 1918, Xu Beihong s'installe à Beiping (ancien nom de Pékin), où il est nommé professeur à l'Association de recherche en art de l'université de Beiping. La même année il présente un rapport, « Méthodes pour réformer la peinture chinoise ». Il y affirme que le déclin de la peinture chinoise a atteint un point critique. Afin de la moderniser, il exhorte les artistes à « conserver les méthodes traditionnelles qui sont bonnes, revivifier celles qui sont moribondes et fusionner avec les éléments de la peinture occidentale qui peuvent être adoptés ». Tout au long de sa carrière, Xu Beihong a la ferme conviction que seule l'approche réaliste de la peinture moderne occidentale est en mesure de revivifier la peinture chinoise. Il est également partisan du renouveau de la peinture figurative qui « doit représenter les activités de l'homme ».

Titulaire d'une bourse du gouvernement, Xu Beihong part pour la France en 1919 pour y poursuivre ses études. Pendant huit ans, il suit l'enseignement classique de l'académie Julian et de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Xu Beihong étudie également auprès d'Arthur Kampf, président de l'Académie d'art de Berlin, lors de son séjour dans la capitale allemande de 1921 à 1923.

En février 1926, une grande exposition personnelle qui se tient à Shanghai, établit sa réputation de maître chinois moderne. Xu Beihong s'est rendu célèbre pour ses peintures d'histoire, ses portraits et ses représentations de chevaux, chats et autres animaux. Il maîtrise aussi bien les techniques occidentales que le lavis traditionnel à l'encre de Chine. Bien qu'il se revendique d'un réalisme scrupuleux, une étude attentive de sa peinture historique révèle des intentions didactiques et un héroïsme caractéristiques du néoclassicisme français, qui est à l'époque l'antithèse du réalisme. Les connaisseurs et critiques chinois apprécient particulièrement ses représentations élégantes et naturalistes de chevaux, qui contribuent à lui forger une réputation internationale.

Xu Beihong retourne définitivement en Chine en 1927. Il poursuit sa carrière de professeur d'art en suivant strictement les méthodes des académies occidentales : les élèves doivent étudier les sujets d'après nature et l'enseignement doit toujours commencer par le dessin, fondement de toute la peinture. Dans les années 1930, Xu Beihong expose beaucoup en Chine et en Europe. En 1946, il est nommé président du Collège d'art de Beiping. Après la révolution communiste de 1949, il devient président de la Fédération des artistes chinois et de l'Académie centrale des beaux-arts.

Ses années d'étudiant en Europe coïncident avec l'essor des avant-gardes, mais Xu Beihong est farouchement opposé aux peintres modernes comme Pablo Picasso et Henri Matisse, dont il dénonce le formalisme et qui représentent à ses yeux la décadence du capitalisme occidental. Malgré son travail de réforme, Xu Beihong sera accusé par les générations suivantes d'avoir retardé l'évolution de l'art[...]

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Écrit par

  • : chercheur et auteur sur l'art chinois
  • : professeur au département des beaux-arts de l'université de Hong Kong
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • CHINOISE CIVILISATION - Les arts

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    ...fut le plus moderne et le plus révolutionnaire, ayant réussi à intégrer harmonieusement dans la peinture chinoise une conception nouvelle de l'espace. Xu Beihong, souvent désigné sous le nom francisé de Jupéon (1895-1953), fut le plus célèbre de ces pionniers qui, dans les premières années de la ...