YAN YUAN[YEN YUAN](1635-1704)
Figure parmi les plus originales du renouveau intellectuel du xviie siècle, Yan Yuan fut élevé par son grand-père adoptif après la disparition de son père, en 1638, due au passage des soldats mandchous. Très jeune, il montre de l'intérêt pour les aspects ésotériques du taoïsme. Revenu ensuite à des conceptions plus orthodoxes, il refuse pourtant de se présenter aux examens mandarinaux mais étudie la médecine. En 1658, il fonde avec quelques amis une « académie » privée dans laquelle on se livre à l'étude de la philosophie néo-confucianiste. La révélation, en 1668, de la nature véritable des liens l'unissant à sa famille d'adoption provoque en lui une grave crise morale et intellectuelle. Sa vie est désormais dominée par la double quête de son père réel et du confucianisme primitif. Retrouvant dans les classiques une conception de la vie axée sur la pratique, il rejette complètement la philosophie mystique de sa jeunesse. Après un intermède de plusieurs années consacré à la recherche de son père, dont il découvre la tombe en 1685, il prend part à la fondation de l'académie de Feixiang, en y proposant un programme d'éducation et de formation qui accorde leur juste place aux connaissances pratiques : stratégie, tir à l'arc, équitation, boxe, mécanique, mathématiques, astronomie et histoire. Il estime que le contact avec les réalités concrètes est une forme de connaissance qui doit faire des individus moins timorés que ceux qui sont le produit des connaissances livresques.
La destruction lors d'une inondation de l'école de Feixiang l'amène à se retirer dans son village ancestral (1696). Ses idées sont restées ignorées de ses contemporains et n'ont été divulguées qu'après sa mort.
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Écrit par
- Michel CARTIER : professeur
Classification
Autres références
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CONFUCIUS & CONFUCIANISME
- Écrit par ETIEMBLE
- 14 434 mots
- 2 médias
...sur les devoirs du souverain et tient les empereurs mandchous pour des « particuliers » qui ne méritent et n'obtiennent aucune allégeance ; ou encore Yan Yuan (1635-1704), ennemi du savoir livresque, matérialiste soucieux des humbles, partisan de la tenure des terres selon Mencius, et soucieux d'étendre...