YASAK
Forme turque sous laquelle le mot mongol de jasag, qui signifie loi, droit, ordre politique et social, a été popularisé à diverses occasions. Le yasak (yasaq), ou plus couramment yāsa, de l'époque gengiskhānide est considéré par la tradition comme le corps de lois, simples et énergiques, que Gengis khān a imposé à l'ensemble de son empire et que les historiens persans, Juvaini (1226-1283) en particulier, ont transmis fidèlement. En fait, un savant israélien, David Ayalon, vient de le démontrer péremptoirement : le yāsa n'était pas l'œuvre de Gengis khān seul et, de plus, il était tenu secret par les membres de la famille gengiskhānide, de sorte que les versions qui nous en ont été transmises représentent, plutôt qu'un code authentique, un mélange de prescriptions du droit coutumier, d'usages et de fragments d'ordonnances diverses des grands khāns mongols. Le yasak (ou jasak en translittération exacte) du droit administratif russe désigne l'impôt en nature (surtout des fourrures précieuses) que les peuples autochtones de Sibérie sont tenus de verser au gouvernement tsariste à partir du xviie siècle. Le mot mongol jasag s'applique aussi, à partir du xviie siècle, aux princes mongols régnants, spécialement à ceux qui commandent une bannière dans l'empire sino-mandchou des Qing ; c'est, en outre, le nom propre d'une bannière de l'Ordos.
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Écrit par
- Françoise AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
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