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YOHIMBINE ou CORYNINE ou APHRODINE

Principal alcaloïde indolique extrait de l'écorce de Corynanthe yohimbe (rubiacée), encore connu sous les noms de corynine et d'aphrodine. Ce dernier vocable rappelle que la yohimbine aurait des propriétés aphrodisiaques, probablement en raison de son action vasodilatatrice portant plus particulièrement sur les organes génitaux. Il s'agit essentiellement, en réalité, d'un bloqueur spécifique des récepteurs adrénergiques de type alpha (α-adrénolytique).

Son action, qui est de courte durée, se manifeste par la dilatation de la pupille, une hypotension vasculaire, une légère hypothermie et, accessoirement, un effet anesthésique local.

Son effet au niveau du système vasculaire périphérique peut s'expliquer par l'antagonisme qu'elle exerce vis-à-vis de la sérotonine.

La diminution de la diurèse qui accompagne l'administration de cette drogue caractérise son effet toxique sur le parenchyme rénal.

Ses effets sur le système nerveux central ne sont pas moins marqués. Chez l'homme, elle provoque un état d'anxiété très accentué. Chez le rat, l'effet comportemental rappelle celui du L.S.D. : diminution de l'activité locomotrice, ataxie, hypersensibilité aux stimuli, convulsions. De même, le tracé électro-encéphalographique est très voisin du tracé déclenché par le composé hallucinogène : désynchronisation caractérisée par l'augmentation de la fréquence et la diminution de l'amplitude des ondes corticales. La yohimbine ne provoque pas cependant d'effet psychodysleptique.

Son mécanisme d'action est encore mal connu. Chez le rat, elle provoque une élévation de la concentration de la sérotonine, et une diminution de celle de la noradrénaline dans le cerveau. Son effet sur les systèmes sérotoninergiques (inhibition du catabolisme périphérique du tryptophane, le précurseur de la sérotonine — ce qui entraîne l'augmentation de la biosynthèse de ce médiateur dans le cerveau — et stimulation directe des récepteurs postsynaptiques sensibles à la sérotonine) serait en liaison avec les modifications de la thermorégulation (hypothermie), alors que la diminution de la locomotion se rapporterait davantage à un changement de l'activité des systèmes noradrénergiques.

— Michel HAMON

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Écrit par

  • : docteur ès sciences naturelles, agrégé de physiologie-biochimie, maître de recherche à l'I.N.S.E.R.M.

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  • CIRCULATOIRES (SYSTÈMES) - Appareil circulatoire humain

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    ... prolonge l'action du pneumogastrique. Le médiateur chimique des nerfs cardio-accélérateurs est la noradrénaline dont l'action est inhibée par l' ergotamine et l' yohimbine. Adrénaline et noradrénaline exercent sur le rythme cardiaque les mêmes effets que la stimulation du sympathique.