YOKOHAMA
Située dans la région du Kantō et chef-lieu du département de Kanagawa, Yokohama, avec 3,725 millions d'habitants (2015), est la deuxième ville du Japon. Prise dans l'aire métropolitaine de Tōkyō, dont elle est distante d'une trentaine de kilomètres, elle forme, avec la capitale et d'autres grandes villes comme Chiba à l'est, une immense conurbation de 33 millions d'habitants.
Yokohama est, depuis la seconde moitié du xixe siècle, le principal port du Kantō, au sud-ouest de la baie de Tōkyō. Il n'était toutefois qu'un modeste village de pêcheurs lorsque les navires du commodore Perry arrivèrent en 1854 à Kanagawa, ville-étape historique située un peu plus au nord-ouest, sur l'axe routier du Tōkaidō, et à laquelle le département doit son nom. Absorbée ensuite par la croissance de Yokohama, la ville de Kanagawa est devenue un arrondissement de celle-ci au xxe siècle. Bien qu’elle soit en retrait dudit axe, Yokohama doit son développement spectaculaire au traité sino-américain de 1859 qui en fait l'un des tout premiers ports à s'ouvrir au commerce international, à la suite de l'abolition, en 1853, de la fermeture du pays (sakoku).
Yokohama connaît dès lors un fort développement, marqué toutefois par une dualité spatiale originale : la partie est a été structurée à partir de la création ex nihilo du port ; la partie ouest, autour de l'actuelle gare centrale, a tout d'abord été aménagée à partir de l'axe routier du Tōkaidō, puis après l'arrivée du chemin de fer. Ce dernier, inauguré en 1872, constitue la première liaison ferroviaire du pays et relie la ville au centre de Tōkyō, en particulier au quartier commerçant de Ginza. L’axe ferroviaire a été renforcé en 1964 avec l'inauguration du premier tronçon national du Shinkansen, la ligne à grande vitesse japonaise. L'éloignement du port de l'axe historique du Tōkaidō explique pourquoi Yokohama ne s’est développée que récemment, grâce au rail qui a permis sa croissance rapide à la fin du xixe siècle et surtout au xxe siècle.
Yokohama est également l'un des principaux centres industriels du Japon, longtemps spécialisé dans l'industrie lourde. Cette caractéristique explique sa destruction partielle lors des bombardements américains de 1944 et 1945. Dans la période d'après-guerre se sont succédé la sidérurgie, la pétrochimie et la construction navale (en particulier avec Mitsubishi Heavy Industries, l’un des plus gros employeurs de la ville), puis l’industrie automobile dans les années 1960 et enfin l’électronique et l’informatique dans les années 1990-2000. La spécialisation de la ville dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication, dans le numérique ainsi que dans les nouvelles énergies, a fait en 2010 de Yokohama l'une des quatre smart communities du Japon labellisées par le gouvernement central. Répondant à un appel national en 2009, le programme des smart communities visait à mettre en place des démonstrateurs de réseaux énergétiques intelligents, développés par la suite dans l'ensemble de l'archipel et exportés à l'étranger. Les prototypes de Yokohama ont été pris en charge par la firme Toshiba.
Yokohama est une ville ouverte sur le monde. Elle est jumelée avec de nombreuses métropoles, dont Lyon, depuis 1959, en hommage aux relations étroites des deux villes fondées, en particulier, sur la soie : Yokohama était la principale porte de sortie du pays pour cette précieuse étoffe et Lyon l'un des principaux importateurs sur le marché international. Héritage de ce passé, le quartier chinois (chukagai) de Yokohama, qui abritait au tournant du xxe siècle les manœuvres et les marchands travaillant dans les docks et les entrepôts, est le plus important du pays. Il est devenu un espace[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Raphaël LANGUILLON-AUSSEL : docteur agrégé de géographie
Classification
Médias
Autres références
-
JAPON (Le territoire et les hommes) - Géographie
- Écrit par Philippe PELLETIER
- 13 280 mots
- 7 médias
-
JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU , Vadime ELISSEEFF , Encyclopædia Universalis , Valérie NIQUET et Céline PAJON
- 44 405 mots
- 52 médias
Et ce fut la pire des épreuves : le grand tremblement de terre qui détruisit, le 1er septembre 1923, toute la région de Tōkyō et deYokohama. Il y eut plus de 130 000 morts ou disparus ; les dégâts matériels se montèrent à plus de 650 millions de yen. Pendant les journées de panique, des...