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BALAS YOLANDA (1936-2016)

L' athlète roumaine Yolanda Balas, double championne olympique (1960, 1964), invaincue pendant onze ans, est tenue par nombre de spécialistes comme la meilleure sauteuse en hauteur de tous les temps : elle a battu le record du monde quatorze fois.

Yolanda Balas est née le 12 décembre 1936 à Timişoara. Adolescente de grande taille, elle s'oriente vers le saut en hauteur et participe à des compétitions dès l'âge de quatorze ans. Entraînée par Ion Arnautu, elle obtient la médaille d'argent aux Championnats d'Europe de Berne en 1954. En juillet 1956, cette jeune fille élancée (1,87 m, 75 kg), qui emploie la technique du ciseau avec retournement intérieur laquelle semble pourtant dépassée par le rouleau californien, établit son premier record du monde (1,75 m) ; mais, malade, elle ne se classe que cinquième du concours remporté par l'Américaine Mildred McDaniel (1,76 m, record du monde) aux jeux Olympiques de Melbourne la même année. En 1958, elle reprend le record du monde que la Chinoise Cheng Feng-jung avait porté à 1,77 mètre, en sautant 1,78 mètre. Elle devient la première femme à franchir 1,80 mètre, puis est championne d'Europe à Stockholm (1,77 m). Dès lors, elle exerce une hégémonie totale sur le saut en hauteur. En 1960, aux jeux Olympiques de Rome, sa démonstration est absolue : elle est la seule à franchir 1,73 mètre ; assurée de la médaille d'or, elle n'en poursuit pas moins son concours durant de longues minutes et porte le record olympique à 1,85 mètre.

Ce triomphe olympique lui vaut une notoriété certaine en Roumanie. Elle ne délaisse pas pour autant un entraînement intensif, lequel se déroule désormais sous la houlette d'Ion Söter, qui lui impose deux séances quotidiennes ; elle poursuit ses études à l'Académie nationale d'éducation physique de Bucarest où elle obtiendra un diplôme de professeur, bat quatre fois le record du monde en 1961 pour le porter à 1,91 mètre. Championne d'Europe en 1962 à Belgrade, Yolanda Balas ne progresse plus, mais elle possède une telle marge par rapport à toutes ses concurrentes qu'elle s'adjuge avec une grande facilité un second titre olympique, en 1964, à Tōkyō : elle franchit 1,90 mètre alors que sa dauphine, l'Australienne Michele Brown, en reste à 1,80 mètre.

Dès lors, Yolanda Balas délaisse quelque peu les sautoirs ; elle épouse Ion Söter et met un terme à sa carrière en 1967, en n'ayant pas connu la défaite depuis 1956. Son record du monde établi en 1961 restera quasi inaccessible jusqu'à l'avènement du Fosbury Flop, technique révolutionnaire de franchissement dorsal. Il faut attendre 1971 pour que l'Autrichienne Ilona Gusenbauer efface une barre placée à 1,92 mètre.

Yolanda Balas devient professeur d'éducation physique et continue de s'investir dans les milieux sportifs. Au moment de la révolution roumaine en 1989, elle est élue présidente de la Fédération roumaine d'athlétisme, un poste qu'elle occupe jusqu'en 2008.

Yolanda Balas meurt le 11 mars 2016 à Bucarest.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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