YOM KIPPŪR ou YOM KIPPOUR
La plus solennelle des fêtes religieuses juives, Yom Kippūr, est célébrée le 10 du mois de tishri. Au cours de cette fête de l'Expiation des péchés, on restaure la relation d'amitié du fidèle avec Dieu. La Bible l'appelle Shabbat Shabbaton (« sabbat du repos solennel », littéralement : « sabbat des sabbats ») car il est de rigueur de solenniser ce jour et de cesser alors tout travail, même si la fête tombe en semaine et non le jour du sabbat. Yom Kippūr est marqué notamment par l'abstention de nourriture, de boisson, de rapports sexuels ; sont prescrits aussi une onction d'huile et le port de souliers de cuir. La confession des péchés est accompagnée de prières de supplication par lesquelles on implore le pardon divin ; entre amis on se confesse et on se demande pardon mutuellement — condition reconnue nécessaire à l'obtention du pardon de Dieu. Le sérieux de la célébration du Yom Kippūr se mesure à la sincérité du repentir qui est manifestée par une amélioration de la conduite et par l'accomplissement de bonnes actions.
À l'origine, le grand prêtre exécutait au Temple une cérémonie sacrificielle complexe, confessant successivement ses péchés, les péchés des prêtres et les péchés d'Israël. Vêtu de lin blanc, il entrait ensuite dans le saint des saints (seul jour de l'année où cela était permis) pour y faire des aspersions avec le sang du sacrifice et offrir de l'encens. À la fin de la cérémonie, on conduisait au désert, où il était voué à la mort, un bouc émissaire qui portait symboliquement les péchés de la nation. Après la destruction du second temple de Jérusalem, la liturgie du Yom Kippūr fut représentée symboliquement dans les synagogues ; certaines communautés juives passent encore la journée entière dans la prière et la méditation. La veille du Yom Kippūr, l'office synagogal commence avec le Kol Nidre, qui est suivi d'une absolution. Dans certaines communautés juives, on a conservé la coutume qui consiste à réciter des versets des Psaumes, tout en balançant un poulet ou dix-huit pièces de monnaie au-dessus de sa tête avant d'en faire l'aumône.
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Écrit par
- Richard GOULET : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.
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