BRENNER YOSSEPH HAYIM (1881-1921)
L'écriture au service de l'action
Malgré le pessimisme foncier qui accompagne toute son œuvre, Brenner demeure toute sa vie un militant. Il est un écrivain engagé ; pour lui, le travail littéraire n'est qu'un des moyens de l'action sociale et humaine, et non un but en soi. Il refuse toute thèse préconçue et ne se plie jamais à un opportunisme idéologique ; cependant, il croit fermement que la libération de l'individu et celle de la société sont liées. À travers ses essais, consacrés surtout aux écrivains de langue hébraïque ou yiddish, il analyse souvent les phénomènes sociaux de son temps : il croit en la justice sociale, mais juge sévèrement le socialisme mal digéré de ceux pour qui le bavardage politique ne se traduit pas dans des actes ; il accepte le sionisme, mais présente une image satirique de certains sionistes pour lesquels l'idéal n'est qu'une évasion spirituelle destinée à compenser la médiocrité du quotidien. Dans l'un de ses essais les plus connus, Notre Autocritique, où il analyse l'œuvre de S. Abramovitz (connu surtout sous le nom de Mendélé Mokher Seforim), il brosse un tableau saisissant et cruel de la société juive en Russie, dans son humiliation et sa décadence, analyse impitoyable, mais dictée par l'amour et la volonté de redressement.
La popularité de Brenner vient non seulement de son talent d'écrivain, mais aussi de ses qualités morales et de son activité militante.
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Écrit par
- Abraham GOLEK : professeur au lycée universitaire de Jérusalem
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