MUSEVENI YOWERI KAGUTA (1944- )

Homme politique ougandais, à la tête du pays depuis 1986, président de la République depuis 1996.

Né en 1944 dans une famille de fermiers éleveurs du district de Mbarara, Yoweri Kaguta Museveni fréquente l'école des pères missionnaires. Il poursuit des études de science politique et d'économie à l'université de Dar es-Salam, en Tanzanie, dont il sortira diplômé en 1970. Il y dirige un groupe d'étudiants de gauche proche des mouvements de libération africains. Quand Idi Amin Dada prend le pouvoir en Ouganda en janvier 1971, Museveni repart en exil en Tanzanie. Il y fonde le Front de salut national qui, en s'alliant à d'autres groupes exilés formant alors le Front national de libération de l'Ouganda, contribue à renverser Idi Amin Dada en avril 1979. Museveni participe aux divers gouvernements de transition et, le 10 décembre 1980, se présente à l'élection présidentielle. À l'issue d'un scrutin contesté, remporté par Milton Obote, Museveni fonde le Mouvement national de résistance et engage la lutte armée dans l'ouest du pays. Ses troupes finissent par l'emporter en prenant position à Kampala et, le 29 janvier 1986, il se proclame président. Dix ans plus tard, il est confirmé par les urnes, lors des premières élections libres, le 9 mai 1996, et ses partisans remportent le mois suivant les élections législatives.

Le président Museveni contribue à redresser le pays par la stabilité politique et la croissance économique, et en développant des infrastructures. Il met en place diverses réformes libérales. Opposé au multipartisme qui risque, selon lui, de tourner au tribalisme dans un pays africain en voie de développement, il défend cependant la liberté de la presse. Il met en place des mesures de lutte contre le sida, ce qui permet à l'Ouganda d'être l'un des rares pays africains à obtenir des résultats positifs face à ce fléau.

Dans le domaine de la politique étrangère, l'action de Museveni suscite des controverses en raison de l'aide apportée à diverses rébellions en Afrique. Il soutient la rébellion de Laurent-Désiré Kabila qui, en mai 1997, renverse le président Mobutu Sese Seko au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), pays voisin ; il appuie les réfugiés tutsi qui combattent le régime rwandais ; il aide le mouvement conduit par John Garang, un ancien camarade de classe de Dar-es-Salam, à combattre le régime islamique au pouvoir au Soudan. Museveni justifie ces actions en affirmant que son objectif est de favoriser une intégration régionale politique et économique dans laquelle les régimes corrompus n'ont pas leur place.

Museveni est réélu, dès le premier tour, le 12 mars 2001. En juillet 2005, les électeurs ratifient, par référendum, le rétablissement du multipartisme et cette même année, le Parlement modifie la Constitution de façon à permettre au chef de l'État de briguer un troisième mandat en 2006.

Le 23 février, il remporte la première élection présidentielle pluraliste organisée dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, face à Kizza Besigye, principal opposant rentré triomphalement d’exil en novembre 2005, arrêté puis relâché par Museveni. Le 26 août 2006, le gouvernement signe avec les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur un accord de cessation des hostilités mettant fin à la guerre civile en pays acholi. Malgré ce retour à la paix et un soutien très important des organismes internationaux à l’économie du pays, le gouvernement de Museveni ne parvient pas à stabiliser les nouvelles institutions et fait le choix de remettre en cause la démocratisation du pays en modifiant, en 2008, la Constitution pour autoriser la présidence à vie.

Ainsi, le 18 février 2011, Yoweri Museveni remporte à nouveau l'élection présidentielle dès le premier tour, avec 68,4 p. 100 des voix. Son principal rival,[...]