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YUAN SHIKAI[YUAN CHE-K'AI](1859-1916)

Yuan Shikai - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Yuan Shikai

Né à Xiangcheng (Henan) dans un milieu de hauts fonctionnaires, Yuan Shikai, après des études classiques, opte pour le métier des armes. Sous-préfet militaire en Corée, alors que cette province est réclamée par la Chine et le Japon, il se montre un officier des plus énergiques. Après la défaite chinoise contre le Japon (1895), Yuan est appelé à moderniser l'armée chinoise sur les modèles européens.

Le mouvement réformiste des « Cent Jours » lancé par le jeune empereur Guangxu voit Yuan Shikai prendre parti pour les réactionnaires et l'impératrice douairière Cixi. En 1900, il écrase la révolte des « Boxeurs ». En 1901, il succède à Li Hongzhang comme haut commissaire chargé des questions militaires et des affaires étrangères en Chine du Nord ; il entreprend de réformer l'instruction, le commerce et l'industrie. Mais c'est à l'armée qu'il consacre de façon privilégiée ses talents d'organisateur, d'où sa popularité parmi ses troupes bien payées et au sein desquelles il tisse un réseau de relations usant de la diplomatie et de la manipulation. À la mort de Cixi son étoile pâlit car le prince Chun le tient responsable de la mort suspecte du jeune souverain réformateur et du coup d'État de 1898, mais son prestige et sa puissance lui valent d'éviter une mise à l'écart ; dans son semi-exil, Yuan conserve son influence sur les militaires comme sur les civils.

Au moment où éclate la rébellion républicaine du 10 octobre 1911, le prince régent Chun se voit contraint de faire appel à Yuan Shikai pour mater les révolutionnaires ; peu pressé d'aider la dynastie qui l'a remercié, celui-ci temporise puis formule ses exigences : formation d'une Assemblée nationale et d'un cabinet responsable, autorisation des partis politiques, amnistie pour les révolutionnaires, pleins pouvoirs pour lui-même sur l'armée et dotation de crédits pour cette dernière. Dépassé par les événements, craignant pour la dynastie impériale, le pouvoir central accepte aveuglément. Ayant placé des hommes qui lui sont acquis dans son cabinet ministériel, Yuan se sent délié de sa loyauté envers les Mandchous et, secrètement, négocie avec les républicains de Sun Yat-sen. Fort de plusieurs succès militaires, il noue des contacts avec toutes les parties en présence, y compris les Européens et les généraux indépendants, les persuadant de négocier pacifiquement.

C'est alors que, pendant les négociations, les républicains établissent à Nankin un gouvernement provisoire et élisent Sun Yat-sen à la présidence de la République (1er janvier 1912). Yuan Shikai, soutenu par les monarchistes et les propriétaires fonciers, fait pression sur Sun Yat-sen pour qu'il lui cède la place, après avoir extorqué de la cour une abdication assortie d'un décret lui donnant tous pouvoirs pour former un gouvernement provisoire. Sun Yat-sen présente sa démission le 13 février ; il a reçu l'assurance que Yuan Shikai a rompu avec la cour, voit en lui l'homme le mieux placé pour assurer la présidence et, dit-on, l'invite même à adhérer au Guomindang (GMD) ; deux jours plus tard, Yuan le remplace. Confiants, les dirigeants républicains menés par Huang Xing décident même de licencier l'armée révolutionnaire du Sud.

Yuan Shikai invoque le chaos pour rester à Pékin où les troupes lui sont loyales et, élu officiellement à la présidence le 12 mars 1912, attire dans l'ancienne capitale le gouvernement républicain. Interprétant à son avantage la formulation vague des articles constitutionnels pour outrepasser ses pouvoirs, il supplante le Premier ministre Tang Shaoyi qui, lassé des pressions dont il fait l'objet, démissionne. Non content de cela, Yuan s'applique alors à supprimer le GMD, le parti de Sun Yat-sen ; après avoir fait assassiner en mars 1913 Sang Jiaoren leader[...]

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Yuan Shikai - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

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