YUROK & KAROK
Indiens de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, les Yurok vivaient sur le cours inférieur de la rivière Klamath et sur la côte pacifique ; les Karok, quant à eux, étaient établis en amont sur la rivière Klamath, entre Red Cap Creek et Bluff Creek. Entre les deux groupes, il y avait surtout des différences linguistiques, les Yurok parlant une langue algonkin proche du wiyot, tandis que les Karok parlaient une langue hokan. En revanche, les cultures yurok et karok étaient pratiquement identiques et ressemblaient beaucoup à la culture hupa. Le recensement de 2000 dénombrait quelque 4 000 Yuruk et 2 700 Karok.
Les villages yurok et karok étaient de faible dimension ; un village comprenait un groupe de maisons indépendantes qui appartenaient aux familles et non à la communauté ; cette dernière n'apparaissait que très faiblement unifiée sous le commandement d'une autorité politique. Les habitants se partageaient parfois certains terrains et accomplissaient ensemble certains rites ; mais les droits sur les terrains de pêche, de chasse et de collecte appartenaient en général à des familles. On obtenait ces droits par héritage, par dot, mais aussi en les achetant, ou en les recevant pour prix du sang. Dans les villages, se trouvaient des étuves, habitations où l'on prenait des bains de vapeur et qui servaient de dortoirs à tous les hommes d'une même unité sociale, c'est-à-dire tous les parents en ligne paternelle. Il y avait aussi de petites huttes, pour les femmes qui avaient leurs règles. Dans ces villages, les rôles de chefs étaient joués par les hommes les plus âgés.
L'économie des Yurok et des Karok reposait surtout sur la pêche au saumon et le ramassage des glands. C'étaient d'excellents vanniers produisant notamment des paniers tressés de façon assez serrée pour servir de récipients d'eau, de minuscules objets de quelques millimètres seulement et des paniers délicats destinés à la décoration et incluant dans le tressage des plumes d'oiseaux aux coloris recherchés. Les Karok achetaient en général leurs canoës aux Yurok qui vivaient près des forêts de cèdres. La richesse se comptait en colliers de dentales, en morceaux d'obsidienne, en têtes de piverts et en peaux de cerfs albinos. Les querelles étaient fréquentes et il fallait payer le prix du sang, lequel s'établissait de manière très rigoureuse, selon la gravité de l'offense ; la valeur de la vie d'un homme dépendait de son statut social.
La religion washo poussait l'individu à rechercher une aide surnaturelle obtenue en observant une propreté rituelle et en accomplissant des rites destinés à assurer le bien de tous. Les cérémonies les plus importantes étaient celles du cycle du renouvellement du monde ; elles étaient faites pour obtenir de la nourriture en abondance, la richesse et le bien-être général ; au cours de telles cérémonies, les participants refaisaient des gestes rituels et récitaient des formules magiques qui reprenaient les actes et les paroles d'esprits très anciens. Seules les femmes avaient le pouvoir spirituel de guérir les maladies, ce qui leur assurait un certain prestige et une source de revenus.
Les Yurok et les Karok ne pratiquaient ni potlatch, ni danses masquées, ni formes d'art caractéristiques des cultures de la côte nord-ouest du Pacifique.
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Écrit par
- Agnès LEHUEN : maître en anthropologie
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