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MEYER YVES (1939- )

Yves Meyer - crédits :  Stéphane Jaffard

Yves Meyer

Yves Meyer est un mathématicien français né à Paris le 19 juillet 1939. Il passa la plus grande partie de son enfance en Tunisie. Encore élève au lycée Carnot de Tunis, il assista à une conférence de Jean-Pierre Kahane qui fit naître en lui une fascination pour les séries de Fourier (des fonctions pouvant s'écrire comme superposition de sinusoïdes). Il obtint ensuite un prix au concours général de mathématiques, ce qui ne l’empêcha pas de se passionner pour le domaine littéraire. Après des études brillantes à l’École normale supérieure de Paris (ENS), il enseigna trois ans au Prytanée militaire de La Flèche, puis à l'université de Strasbourg où, en toute autonomie, il commença un travail de thèse soutenu en 1967. Hormis de brefs passages au CNRS, il a toujours été enseignant-chercheur, à Strasbourg, puis Orsay, Polytechnique, Dauphine, et enfin à l’ENS de Cachan (auj. Paris-Saclay), où il est actuellement professeur émérite. Yves Meyer est membre de l'Académie des sciences, de l’American Academy of Arts and Sciences, de la US National Academy of Sciences et de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres. Il a reçu en 2010 le prix Gauss, la plus haute distinction en mathématiques appliquées et, en 2017, le prix Abel – qui pallie l'absence de prix Nobel en mathématiques – pour son travail sur les ondelettes, théorie dont les applications sont nombreuses, en particulier dans le traitement des signaux.

Des contributions très variées

Une caractéristique d’Yves Meyer est l’éclectisme dans le choix de ses thèmes de recherche. Même si les ondelettes constituent une part majeure de ses travaux, il a contribué à une grande variété de domaines des mathématiques. Jeune, il s’intéresse à l’interface entre les séries de Fourier et la théorie des nombres, ce qui l’amène à construire la théorie des ensembles modèles : il s’agit de concevoir des pavages de l’espace par des figures régulières, les pavages périodiques étant toutefois interdits. Ces travaux ont trouvé des applications inattendues en chimie (dans le domaine des quasi-cristaux) et plus récemment en traitement du signal. En 1974, Yves Meyer, en visite aux États-Unis, découvre le « programme de Calderon », dont le but est l’étude de certains opérateurs d’intégrale singulière qui jouent un rôle clé dans des problèmes issus de la physique (électrostatique ou électromagnétisme), quand la géométrie de la structure chargée est peu régulière. En 1981, il en résout la première conjecture centrale, qui concerne la continuité de l’intégrale de Cauchy sur les courbes lipschitziennes, en collaboration avec Ronald Coifman et Alan McIntosh.

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Écrit par

  • : professeur d'Université, professeur de mathématiques, université Paris-Est Créteil Val de Marne

Classification

Média

Yves Meyer - crédits :  Stéphane Jaffard

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