CHAUVIRÉ YVETTE (1917-2016)
Danseuse étoile de l'Opéra de Paris, Yvette Chauviré fut la seule artiste française à recevoir le titre prestigieux et rarement décerné de prima ballerinaassoluta, dotée qu'elle était d'un lyrisme et d'un grand charisme sur scène. Son élégance à la ville fit aussi d'elle l'incarnation du chic « à la française ». Ses relations mouvementées avec l'Opéra de Paris, qu'elle quitta à plusieurs reprises, la conduisirent à faire d’importantes tournées à travers le monde. Elle devint ainsi une ambassadrice de la danse française.
Un parcours à l'Opéra de Paris
Yvette Chauviré est née à Paris le 22 avril 1917 d'un père dessinateur de mode et d'une mère modiste. Elle entre à l'école de danse de l'Opéra de Paris à l'âge de dix ans. Très douée, elle obtient un premier petit rôle dans L'Éventail de Jeanne en 1929, entre dans le corps de ballet de l'Opéra à l’âge de treize ans et demi et devient première danseuse en 1937. Elle rencontre alors Boris Kniaseff puis Victor Gsovsky, pédagogues russes dont elle suit les techniques fondées sur les ralentis et l'allongement du mouvement. Par la suite, soucieuse de trouver son propre style, elle travaillera toujours sa technique seule, sans recourir à un professeur. Vite remarquée par Serge Lifar, alors maître de ballet de l'Opéra de Paris, elle devient l'une de ses muses. Il va lui donner son premier grand rôle en 1935 dans Les Créatures de Prométhée, et sa première création de rôle en 1937, dans David triomphant. De Serge Lifar, elle danse également avec un immense succès Le Chevalier et la damoiselle (1941).C'est le rôle d'Istar, long solo orientalisant d'un quart d'heure, créé pour elle par Serge Lifar en décembre 1941, qui lui vaut sa nomination d'étoile. À l'Opéra, elle danse également Le Spectre de la rose,Coppélia, Sylvia, Les Sylphides, Suite en blanc et crée Les Mirages de Lifar (1947) lorsque le chorégraphe fait son retour à l'Opéra. Elle apparaît également dans un de ses rares rôles comiques pour La Belle Hélène de John Cranko (1955). Yvette Chauviré s'impose par la qualité de sa technique, mais aussi par son art de transcender ses rôles, notamment dans La Mort du cygne et surtout Giselle, ballet qu'elle danse à partir de 1945, avec plus d'une quarantaine de partenaires différents, et avec lequel elle fera ses adieux sur la scène de l'Opéra-Garnier en 1972, à l'âge de cinquante-cinq ans.
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Écrit par
- Ariane DOLLFUS : journaliste dans le domaine de la danse
Classification
Média
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