ZAMBIE
Nom officiel | République de Zambie (ZM) |
Chef de l'État et du gouvernement | Hakainde Hichilema (depuis le 24 août 2021) |
Capitale | Lusaka |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Kwacha (ZMK) |
Population (estim.) |
20 856 000 (2024) |
Superficie |
752 612 km²
|
Économie
Une agriculture devenue exportatrice
Jusqu'au début des années 2000, l'agriculture, demeurée très traditionnelle, ne permettait pas d'atteindre l'autosuffisance. La Zambie devait importer du maïs, principale culture vivrière. Les sécheresses catastrophiques de 1981, de 1983 et de 1992 n'expliquent pas à elles seules la baisse de la production agricole. Il faut y ajouter les mesures bureaucratiques et autoritaires adoptées après l'indépendance (regroupements de villages et coopératives de production) qui furent un échec complet parce qu'elles étaient inadaptées à la mentalité paysanne.
Le problème du déclin de la production agricole, lié notamment à la situation difficile des petits fermiers (small-scalefarmers) dont dépend en définitive l'approvisionnement du pays, a commencé de trouver une solution dans les années 1990 avec la décision gouvernementale de faire de l'agriculture jusque-là négligée une priorité, les objectifs étant l'autosuffisance alimentaire, l'extension des surfaces agricoles et la diversification des cultures. Ces objectifs sont en passe d'être atteints, puisque le déficit alimentaire a laissé la place à un surplus : d'un solde négatif de 635 000 tonnes en 2002-2003, la balance agricole est passée à un excédent de 185 000 tonnes en 2004-2005 qui, depuis lors, se maintient. La Zambie est ainsi devenue exportatrice de denrées alimentaires, et particulièrement de maïs, dont la production a augmenté de 92,5 % de 2003 à 2005. L'origine de ce rapide succès s'explique en bonne partie par la subvention sur les achats d'engrais accordée par l'État aux petits propriétaires et par la livraison en temps utile, c'est-à-dire avant la saison des pluies, de ces engrais et des graines de maïs à l'ensemble des petites exploitations. En parallèle, le gouvernement a prévu de multiplier les barrages et de développer l'irrigation de manière systématique : la richesse hydrique du pays, bien utilisée, est en mesure de contrecarrer les effets négatifs des sécheresses. Par ailleurs, l'arrivée en Zambie de nombreux fermiers qualifiés ayant quitté le Zimbabwe exsangue a permis d'étendre les surfaces cultivées et de développer anciennes et nouvelles cultures en partie destinées à l'exportation : coton, tabac, canne à sucre, légumes et fleurs. En fonction de ces résultats, la part de l'agriculture dans le P.I.B. n'a cessé de croître pour dépasser les 20 % en 2007.
Le cuivre, un atout autant qu'un danger
La richesse principale de la Zambie, qui fut aussi sa malchance, c'est son « trésor rouge », le cuivre, sur lequel elle a misé trop exclusivement dans les années 1970. Elle était à l'époque le cinquième producteur mondial de cuivre après les États-Unis, l'U.R.S.S., le Chili et le Canada, et le deuxième producteur de cobalt derrière le Zaïre (actuelle République démocratique du Congo).
Concentrées dans le Copper Belt, une vingtaine de sociétés minières, filiales de multinationales et encadrées par quelques milliers d'expatriés, ont permis durant la décennie 1964-1974 une croissance économique annuelle de 13 %. Mais, après cette période, l'euphorie a cessé brutalement avec la chute des cours mondiaux : baisse de la production (750 000 t en 1970, 591 000 en 1982, 262 000 en 2000), détérioration de 1 à 4 des termes de l'échange, régression de plus de 30 % du P.N.B. moyen par habitant. Le cours du cobalt a été divisé par 5, et la mésentente avec le Zaïre n'a pas permis l'adoption d'une stratégie commune sur le marché mondial.
À cela se sont ajoutées les contraintes consécutives à l'enclavement et les servitudes imposées par les conflits de pays voisins (affaire de Rhodésie du Sud, 1965-1980 ; guerres de décolonisation de l'Angola et du[...]
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Écrit par
- Charles CADOUX : professeur agrégé à l'université d'Aix-Marseille-III, ancien doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Madagascar
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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KAUNDA KENNETH (1924-2021)
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Président de la République de Zambie de 1964 à 1991.
Né le 28 avril 1924 à Lubwa, près de Chinsali (Rhodésie du Nord, auj. Zambie), au sein de la classe moyenne noire de la Zambie coloniale, Kenneth David Kaunda devient en 1949 interprète et conseiller en affaires africaines auprès de Stewart...
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