ZARZUELA
Expansion de la zarzuela
La zarzuela n'a jamais eu l'ambition de faire passer un message important. Elle s'est toujours donnée comme buts ultimes de divertir l'esprit et d'accrocher immédiatement l'oreille. Sorte de vaudeville musical, elle puise dans les différents folklores espagnols : galicien, castillan, basque, andalou... En lutte permanente contre les empiètements de l'opéra italien, la zarzuela resta longtemps confinée au seul monde hispanophone, jusqu'à ce qu'une brillante génération d'interprètes espagnols commence à la faire connaître sur la scène internationale, dans la seconde moitié du xxe siècle : Montserrat Caballé, Teresa Berganza, Pilar Lorengar, Angeles Gulin, Maria Bayo, Alfredo Kraus, Jaume Aragall, José Carreras, Plácido Domingo, dont les parents dirigeaient une troupe de zarzuela... Il faut également rendre justice au grand chef espagnol Ataulfo Argenta, qui enregistra dans les années 1950 les principales zarzuelas. Sa relève a été prise par Antoni Ros-Marbá.
Les zarzuelas de Barbieri, de Penella ou de Vives sont aujourd'hui données dans les opéras du monde entier. On pourrait s'en étonner et penser que la zarzuela est, à l'instar de l'opérette ou de la comédie musicale américaine, un genre qui n'a pas initialement été conçu pour les scènes d'opéra, et qu'il est quelque peu étrange qu'elle s'y retrouve. Ce serait oublier, comme l'a écrit le musicologue Manuel Olivero, que la zarzuela « est une forme d'art typiquement espagnole, dans laquelle la musique et la langue du pays se sont unies pour créer l'opéra du peuple et pour le peuple. Il s'agit d'une authentique contribution au dramma per musica, d'autant plus puissante qu'elle est née directement des racines populaires, dans une culture riche à la fois d'action et de musique ».
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Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
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Médias
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